ORLANDO VARGAS
DE JUAN PITTALUGA
avec Aurélien Recoing, Elina Löwensohn
Film uruguayen assez chicos, fondé sur l’ellipse et la rétention, qui provoque trouble et ennui.
Il y a un curieux parti pris dans ce premier long métrage uruguayen : les personnages principaux, incarnés par Aurélien Recoing et Elina Löwensohn, parlent en français à des gens qui leur répondent en espagnol. Mais cela ressemble moins à un parti pris de départ qu’à un compromis postérieur (problème de production ?) déguisé en parti pris. Un détail qui en dit long sur le type de bluff sur lequel repose ce film qui abuse du flou scénaristique. Manifestement, Orlando Vargas est riche, il a une épouse, un fils, des domestiques. Il semble stressé : il boit comme un trou, casse un verre entre ses mains et refuse de signer un papier à son bureau ; ce qui contrevient aux habitudes, lui signifie-t-on. De là, la fuite du personnage, ses vacances impromptues avec sa famille au bord de la mer. Où Pittaluga recourt à un procédé séduisant inauguré par Antonioni dans L’Avventura… Du reste, il y a bien un certain spleen antonionien ici, une froideur elliptique qui va de pair avec l’esthétique distinguée du film. Glaçant, mais au moins le cinéaste reste fidèle jusqu’au bout à son principe de rétention. C’est un auteur.
V. O.
Sortie le 22 juin.
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