En plus de sa bande-son monumentale, le dernier Tarantino se voit offrir une playlist et un podcast-commentaire exclusif, par le réalisateur lui-même.
Qui dit nouveau long métrage de Quentin Tarantino dit bande-sonore flamboyante et savante, créée à partir de nombreux titres qui composent une mosaïque unique au service des images de l’auteur.
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Au travers des bandes-annonces, on a déjà pu reconnaître Bring a Little Lovin’ de Los Bravos ou Good Thing de Paul Revere & The Raiders, petites pépites qui annoncent le dynamisme de la bande originale, ainsi que ses franches ruptures de ton, convoquant autant Simon & Garfunkel que Purple Rain, quand ce n’est pas José Feliciano pour une magnifique reprise de California Dreamin’. Si l’OST est déjà disponible, le réalisateur s’est fait plaisir, et propose désormais deux bonus sur Spotify, pour partager sa passion de la musique.
Tout d’abord, le cinéaste s’est prêté à l’exercice de la playlist « Films & TV Favorites », dans laquelle il nous propose, après une courte introduction, une sélection de titres passionnante, en grande partie composée de chansons utilisées dans ses propres films (on y retrouve en vrac Misirlou, Django, l’ouverture des Huit salopards par Ennio Morricone ou encore Little Green Bag).
Mais ce n’est pas tout, puisque Tarantino a aussi accepté d’enregistrer un podcast avec le critique David Wild, revenant sur les pistes choisies pour Once Upon a Time… In Hollywood. Pendant un peu plus d’une heure, les deux hommes échangent avec passion, notamment sur les souvenirs et les sensations que le réalisateur voulait tirer de ce flux musical. Avec son débit de mitraillette dans lequel on peut percevoir son excitation, QT explique notamment avoir découvert que certains tubes californiens de l’époque pouvaient s’être mal exportés dans l’ensemble du pays. Il y a donc des sonorités qui dépendent de certains états et il était important pour lui d’amplifier l’immersion dans son récit en sélectionnant une majorité d’œuvres attachées à Los Angeles.
Un trip musical et filmique savant
Par ailleurs, le cinéaste – qui avait six ans en 1969, l’année durant laquelle se déroule son film – s’est replongé dans les archives de KHJ, une radio californienne dont on peut entendre certaines publicités dans la BO. Tarantino s’est pleinement immergé dans les sources retrouvées (il dit même qu’elles faisaient « partie de son ADN » et qu’il les écoutaient pendant les repérages des décors). Il a ensuite condensé ce qu’il a pu entendre sur des cassettes, reprenant les gimmicks de certains DJs, à commencer par leurs intros et outros, ainsi que leurs jingles pour créer une véritable narration interne à sa diégèse, au travers de la radio écoutée par les personnages.
En bref, il y a de quoi s’amuser pour un bon bout de temps, surtout au vu de l’histoire de la musique que réveille une nouvelle fois le réalisateur dans ces diverses playlists, voyage fascinant qui rend l’ensemble idéal si vous partez en road trip.
Tarantino paraît, dans sa manière d’étudier la musique, en totale cohésion avec sa façon de penser un film, surtout lorsque son dernier bijou s’interroge sur la mélancolie et la perte d’un paradis perdu. Tout en étant conscient qu’il est impossible de recréer le passé, le cinéaste s’accroche aux pouvoirs de la reconstitution, à un souvenir proustien. Et le meilleur dans tout ça, c’est qu’il aime partager !
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