La star de la comédie US, actuellement en tournage à New York, a offert une visite surprise à la salle mythique du stand-up new-yorkais, aux côtés de quelques remarquables valeurs montantes.
C’est une petite cave du Village à la célèbre brique rouge dont la scène a vu passer tous les grands noms du funny game depuis le début des années 80 : Jerry Seinfeld, Chris Rock, Sarah Silverman, etc., jusqu’à bien sur Louis CK. Le comédien le plus vénéré du moment est ici une véritable arlésienne : son nom est sur toutes les lèvres (va-t-il passer par surprise ?), pour la bonne raison que c’est bel et bien lui qui a définitivement assis la légende de cette petite salle en la faisant régulièrement apparaitre dans sa série Louie. Car on vient généralement au Comedy Cellar avec deux idées en tête. D’abord celle de voir la fine fleur des stars montantes de la comédie, ce pour quoi le lieu jouit d’une renommée tout à fait méritée. Ensuite, à demi-mot, celle de voir une star faire une visite imprévue, pour le plaisir du geste, comme on retourne à ses premières amours.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Judd Apatow, toujours plus régressif
Patatras, le pape du cinéma comique entre en premier. Dans le prolongement de 40 ans mode d’emploi, beaucoup de scènes conjugales assez graveleuses (« ma femme est tombée sur un historique porno rempli de Latino-Américaines… Et ma femme n’est pas latino-américaine »), mais aussi quelques anecdotes dans lesquelles il affiche un certain plaisir à moquer ses mondanités hollywoodiennes, depuis cette petite cave qui fait écho à ses années galère a Los Angeles. Et l’on sait le rapport compliqué que cet homme de l’ombre entretient avec la scène : pendant ses dix minutes de passage, Apatow affiche une touchante timidité, interagissant au strict minimum, parlant surtout dans sa barbe qui grisonne depuis quelques temps.
Quelques marottes
Le programme est ensuite jalonné par une certaine tradition comique de l’ethnic joke (toujours un succès même si le public du Comedy Cellar n’est – euphémisons pour rester polis – pas d’une ébouriffante diversité), dont on aura certes jamais fait le tour et qui donne lieu, toujours, à quelques géniales sorties. Neal Brennan, blanc-bec grimaçant : « on reproche aux Noirs de toujours remettre l’esclavage sur la table, mais imaginez si c’était tombé sur les Italiens » (gros succès dans la salle). Greer Barnes, seul Black du show, s’épanche longuement sur les policiers à cheval et leurs relents de Far West (« ils se sont approchés de moi, ma première pensée a été pour Django »). Autre tocade : l’addiction technologique. Ici l’anti-jeunisme est de bon ton, et les iPhones en prennent pour leur grade.
Comiques au cœur tendre
S’il y a des noms à ne pas oublier ce soir, ce sont ceux du très bien rôdé Gregg Rogell qu’on a pu voir chez Jimmy Fallon et Conan O’Brien, et surtout de Phil Hanley, un peu plus méconnu. Ce dernier suit une ligne plus fragile, moins convenue, puisant dans sa dyslexie autant que dans son décalage culturel de Canadien mal luné. Un vrai style de loser tranquille à la Gaston Lagaffe, qu’on peut facilement retrouver en ligne (comme pour ses confrères) dans ses apparitions sur Comedy Central et autres enregistrements scéniques.
{"type":"Banniere-Basse"}