Gabriela Cowperthwaite tire de cette histoire vraie un mélo de fin de vie vaguement arty, très américain et très sage. Heureusement il y a Jason Segel…
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Deux (longues) heures durant, Our Friend ambitionne de retracer l’agonie de Nicole Teague (Dakota Johnson), atteinte d’un cancer incurable et fulgurant, à partir du récit qu’en a fait son mari journaliste, Matthew (Casey Affleck), publié dans le magazine Esquire, en 2015.
La particularité, la plus intéressante, de cette histoire classique de séparation avortée tient à la présence de Dane (Jason Segel, touchant dans sa partition de nounours au grand cœur, ange gardien ou vieux garçon prêt à donner sa vie pour les autres), ami indéfectible du couple qui, pour l’aider à traverser cette douloureuse période, décide de s’installer chez lui. Dane devient alors ce troisième parent qui prend soin de la maison et des deux petites filles.
Une tristesse polie
Mais ni cette réjouissante reconfiguration de la famille, et pourquoi pas du couple, ni la bonne tenue des comédien·nes ne parviennent à faire vibrer ce film de fin de vie, construit unilatéralement sur un principe de bon équilibre constant, et de délicatesse qui paraît comme falsifiée.
La structure inutilement alambiquée de son récit, consistant à un incessant jeu d’allers-retours entre périodes sans et avec la maladie, dissimule mal l’académisme arty d’un film sage et “positif” (le triomphe de la vie malgré la mort toute proche) où la tristesse s’éprouve, mais toujours avec politesse.
Our Friend de Gabriela Cowperthwaite, avec Jason Segel, Dakota Johnson, Casey Affleck (E.-U., 2019, 2h04). Sur Prime Video le 22 avril
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