Une comédie romantique saisie par le goût des marges et des désaxés du cinéma indé US. Charmant.
Lorsque quelqu’un se jette sous les roues du métro devant vos yeux et que vous n’en êtes ni surpris ni affecté, pas plus que quiconque autour d’ailleurs, vous êtes en droit d’estimer que quelque chose est pourri en votre royaume. C’est précisément ce qui arrive à Setsuko, Tokyoïte d’une cinquantaine d’années, employée de bureau taciturne et célibataire dont la plus grande source de chaleur humaine est une nièce tout juste sortie de l’adolescence officiant comme serveuse kawaï dans un café-bonbonnière.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Jusqu’au jour où, sur les recommandations de ladite nièce, elle rencontre un séduisant prof d’anglais (Josh Hartnett, meilleur atout du film) et décide, à la faveur d’une perruque blonde et d’un pseudo américain (Lucy), qu’une nouvelle vie s’ouvre à elle.
De ce choc des cultures quelque peu clicheteux (le Californien tout en suavité buccale et regard de miel ; la Japonaise coincée), la débutante Atsuko Hirayanagi – qui adapte en fait ici son court métrage remarqué en 2014 – tire une étonnante et réjouissante comédie dramatique, un road-movie toujours sur le qui-vive, où la scène suivante n’est jamais une évidence.
Regardant ses personnages avec une tendre bizarrerie, Hirayanagi s’inscrit dans une certaine tendance du cinéma indépendant américain, celle des doux désaxés, de Jim Jarmusch à Sofia Coppola. Espérons qu’elle gardera ce fragile équilibre dans ses prochains films.
{"type":"Banniere-Basse"}