Ocean’s Eleven

Ocean’s Eleven
Une histoire de casse permet à Frank Sinatra de retrouver ses meilleurs potes. Le « rat pack » s’amuse, le spectateur s’ennuie.
Réalisé par le vétéran Lewis Milestone, Ocean’s Eleven (L’Inconnu de Las Vegas) réunit tous les ingrédients du film de hold-up, auparavant fixés par quelques classiques comme Quand la ville dort ou Du rififi chez les hommes : la réunion d’une équipe de spécialistes, l’élaboration d’un plan infaillible, la réalisation sans bavures et l’erreur fatale qui réduit tous les efforts à néant. Hélas, Ocean’s Eleven, malgré sa popularité, ne figure ni parmi les réussites du genre ni même parmi les formidables divertissements des sixties comme Le Carnaval des truands. Milestone semble bien fatigué et son film se révèle d’une grande platitude. Le suspens et le rythme sont totalement absents, car sacrifiés à l’extrême désinvolture de Sinatra ­ qui semble livré à lui-même ­ et à la non moins grande négligence de sa bande du « rat pack ». Frankie et ses potes se sont sans doute beaucoup amusés sur le tournage, mais leurs blagues n’épatent plus personne. Certes, les chansons fredonnées par Dean Martin ou Sammy Davis Jr. procurent toujours un petit frisson. Mais il faut subir cinquante minutes d’introduction poussives avant que l’intrigue ne veuille démarrer. Quant à la prétendue scène d’anthologie du casse, en simultané, des cinq casinos de Las Vegas, le soir du 31 décembre, elle est filmée par-dessus la jambe. Seule la pirouette finale est toujours aussi amusante. On en vient à regretter la version 2001 d’Ocean’s Eleven de Steven Soderbergh, certes totalement vaine et vide, mais quand même moins laborieuse que l’originale.

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