Film noir social entre camaraderie et brutalité virile.
Souvent, dans les films français, les personnages ne font rien de leurs dix doigts. Ils sont trop occupés à se prendre le chou. Au moins, dans Nos retrouvailles, le héros, Marco, est plongeur dans un restau d’entreprise. Mais il semble avoir beaucoup de temps libre, entre la boxe et les magouilles de son père, qui prépare un casse pour soi-disant se payer un rade. Bref, une sorte de film noir naturaliste qui en rappelle d’autres. Comme le petit malfrat joué par Gérald Laroche, qu’on a déjà pas mal vu. Si on “google” “Gérald+ Laroche+boxe+casse+voyou”, on tombe évidemment sur des films de Xavier Durringer. Effectivement, Nos retrouvailles est de cet ordre-là. Dureté urbaine, pathos social à la Durringer. OK, il y a quelques scènes correctes, mais on sent quelque chose qui coince. Le montage est vraiment trop haché. Est-ce pour faire genre, urgent, ou pour une autre raison ? Quelque chose nous dit que le film pâtit d’avoir été sabré après coup. Pourquoi le personnage de Marie Denarnaud, à égalité sur l’affiche avec Laroche, est-il réduit à de la figuration muette ? A quoi rime la séquence jamais expliquée où Marco découvre Krosiki (Laroche) le visage en sang dans son appartement dévasté ? De telles failles dans un film plein de bonne volonté n’arrangent rien, même si les décors de banlieue glauque sont bien utilisés. Dans le réalisme poétique à la Carné aussi, les décors étaient splendides. Seulement, les humains y étaient un peu des figurines en carton, des images d’Epinal, des clichés littéraires.
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