Découvrez sans plus attendre toutes nos critiques des sorties cinéma de la semaine.
Cette semaine, Joaquin Phoenix se découvre une fibre paternelle dans Nos âmes d’enfants, Isabelle Huppert ne veut pas lâcher le pouvoir dans Les Promesses et le candidat à la mairie de Municipale invite à une réflexion sur le sens de la politique en 2022.
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Nos âmes d’enfants de Mike Mills
“Le film, très bavard, décrit un homme qui ne sait pas trop quoi faire de lui-même, ni d’un enfant qui se sent “orphelin”. Sans craindre le moins du monde la psychologie et la mélancolie, le film de Mills, délicat, sensible, ne dramatise jamais les situations, cherche toujours à adoucir les choses.” Par Jean-Baptiste Morain
Les Promesses de Thomas Kruithof
“Encombré par quelques superflus scénaristiques, le film parvient à donner à voir une vision complexe de l’exercice du pouvoir, qui n’est dans le fond qu’une négociation entre l’individu et le groupe, entre nos convictions et leur possible réalisation, et s’autorise même sur sa fin à convoquer un esprit humaniste proche de celui des fables de Frank Capra, via l’action d’un héros bon mais retors.” Par Marilou Duponchel
Municipale de Thomas Paulot
“Ce documentaire est passionnant en cela qu’il met au jour, avec une rare précision, la crise de la représentativité de notre démocratie et de quelle manière la fiction politique peine à mobiliser une population de plus en plus abstentionniste. Comme Pater (2011) l’avait fait avant lui, il joue sur la porosité qui existe entre une mise en scène de cinéma et un projet politique, mais là où Alain Cavalier se promenait sur le fil d’une passation des pouvoirs, Thomas Paulot nous conduit tout droit dans une impasse. À deux mois et demi du premier tour de la présidentielle, Municipale nous met face à l’abîme qui existe entre la population et ses représentant·es politiques.” Par Bruno Deruisseau
Un Monde de Laura Wandel
“Dans cet univers effrayant, véritable prison (le père, joué par Karim Leklou, ne peut parler à ses enfants qu’à travers des barreaux), Nora tente d’y voir clair et de tenir debout. Mais le monde reste flou et son quotidien est une succession de chutes et de coups. La solidarité entre frère et sœur, un temps mise à mal, existe fort heureusement. Des adultes doux·ces et compréhensif·ives aussi (la très gracieuse “institutrice” Laura Verlinden). Et il y a certaines étreintes qui ont de quoi désarmer le monde.” Par Emily Barnett
Adieu Paris d’Edouard Baer
“L’approche pantouflarde a quelque chose de très libre et de charmant, comme son auteur, et quelques numéros font mouche (Baer et Poelvoorde), mais on se sent un peu le dindon de la farce : et si la prochaine fois, au lieu de faire semblant de faire un film, vous vous contentiez d’aller bouffer ?” Par Théo Ribeton
Une jeune fille qui va bien de Sandrine Kiberlain
“Derrière ce tour malicieux, c’est un état particulier du personnage et du monde qui se fait subtilement éprouver et il nous faudra en effet un certain temps avant de comprendre que le monde d’Irène est celui de la France des années 1940 et qu’Irène est juive. Une jeune fille qui va bien ne cherche pas à reconstituer le passé, qui est aussi l’histoire familiale de Kiberlain. Il est au contraire dans l’épure, sans cesse animé par une forme de présent permanent menacé à tout moment de s’interrompre, de se dérober sous les pas pressés d’Irène, et qu’enfin elle s’écroule pour de bon.” Par Marilou Duponchel
L’Ennemi de Stephan Streker
“Le film déploie une “réflexion” franchement maladroite sur l’intime conviction et la façon dont elle suffit parfois à faire condamner un homme. Comme si c’était ça le problème : les hommes innocents qui peuplent les prisons. À aucun moment le film et son personnage, puisqu’il se déploie clairement de son point de vue, ne viennent remettre en cause la relation toxique qu’il entretenait avec sa femme ; à aucun moment l’homme n’exprime une once de regret sur la façon dont il s’est comporté, à aucun moment il n’arrive à déplacer son regard pour essayer de comprendre l’enfer qu’a dû vivre la jeune femme, à aucun moment la masculinité toxique du personnage n’est battue en brèche.” Par Bruno Deruisseau
Souterrain de Sophie Dupuis
“D’abord introduit comme une masse uniforme où règne le machisme ordinaire et la camaraderie virile, la caméra de Sophie Dupuis s’approche des êtres pour mieux les individualiser et, patiemment, en révéler toute la vulnérabilité. Chaque être semblant tenir en équilibre sur un fil, à deux pas du précipice, pouvant s’effondrer à tout moment entre les questionnements existentiels, les fautes morales qui resurgissent du passé et les chairs meurtries par la rudesse du métier.” Par Ludovic Béot
Irradiés de Rithy Panh
“Le regard des mort·es semble parfois plus vivant que celui des survivant·es ou de celles et ceux qui vont bientôt mourir. C’est un travail de montage extraordinaire au sens propre, et pour être honnête très éprouvant pour le ou la spectateur·trice. On a beau, la plupart du temps, avoir déjà vu bon nombre de ces images, leur accumulation est totalement ravageuse pour la psyché des spectateur·trices”. Par Jean-Baptiste Morain
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