L’heure est aux traditionnels bilans et notre numéro Best Of sort en kiosque mercredi 20 décembre. Vous y découvrirez nos articles rétrospectifs sur les douze mois écoulés ainsi que les classements de nos œuvres préférées, parmi lesquelles ces vingt films qui ont marqué notre année ciné. Avec, en prime, une épopée sérielle magistrale classée hors compétition.
20 – Belle dormant d’Ado Arrieta
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https://www.youtube.com/watch?v=P5hIhHUD2ko
18 – Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc de Bruno Dumont
17 – The Edge of Seventeen de Kelly Fremon Craig
15 – Le Jour d’après de Hong Sangsoo
14 – La Villa de Robert Guédiguian
13 – Logan Lucky de Steven Soderbergh
12 – Split de M. Night Shyamalan
https://www.youtube.com/watch?v=OoooNbGDRq0
10 – The Lost City of Z de James Gray
En exportant son cinéma dans l’immensité de la jungle amazonienne, James Gray s’aventure à la manière de son héros, le colonel anglais Percy Fawcett (Charlie Hunnam), dans une contrée encore inexplorée dans sa filmo : le film d’aventures. Sans consentir au spectaculaire qu’on attribue au genre, le cinéaste, toujours habité par les mêmes obsessions, fait de ces péripéties exotiques et dangereuses une épopée mystique où il est, comme toujours, question de filiation et de quête identitaire.
9 – Barbara de Mathieu Amalric
Brigitte (Jeanne Balibar) doit incarner la célèbre dame en noir dans un biopic réalisé par un cinéaste (Mathieu Amalric) aussi obnubilé par l’icône que par son interprète. Avec Barbara, Amalric déconstruit tous les codes classiques que l’on prête au genre de la biographie filmée. En jouant sur le brouillage identitaire de ces doubles perdus entre deux régimes d’images (archive et fiction), il questionne la puissance de celles-ci, leur porosité comme leur force d’incarnation.
8 – Un beau soleil intérieur de Claire Denis
Un beau soleil intérieur est à n’en pas douter le film le plus drôle de Claire Denis, dont on ignorait jusque-là la verve comique. Ecrit avec Christine Angot et inspiré de véritables histoires de ses auteures, le film suit les affres d’une quinquagénaire en quête de l’amour absolu. Juliette Binoche, naviguant avec une habilité déconcertante des rires aux sanglots d’une petite fille blessée, y est tout simplement hallucinante de drôlerie et de sensualité.
7 – Un jour dans la vie de Billy Lynn d’Ang Lee
Loué pour sa prouesse technique inédite (120 images par seconde au lieu de 24), le film d’Ang Lee n’aura malheureusement pas connu les honneurs du box-office français. Il est pourtant l’un des films les plus fascinants de son temps et conte l’éternel (non-)retour d’un escadron militaire dont fait partie Billy Lynn, un jeune garçon au visage de poupon devenu héros national après avoir accompli avec brio une dangereuse mission en Irak. En multipliant la cadence d’image, Ang Lee compose un film où la fluidité inquiétante des matières n’est que le reflet irréel de la starification obscène du petit soldat.
6 – Good Time de Josh et Benny Safdie
Connie (Robert Pattinson, génial), un voyou instable et nerveux, prépare un casse avec son frère handicapé mental, Nick (Benny Safdie dont le visage abîmé fascine). Les choses se passent mal : Nick est arrêté et Connie cherche tous les moyens de le sortir de là. Après Mad Love in New York, les frères Safdie poursuivent leurs explorations des bas-fonds new-yorkais (côté Queens) et filment la course effrénée de leur personnage à la manière d’un thriller psychédélique.
5 – Yourself and Yours de Hong Sangsoo
Pour errer dans la ville comme bon lui semble, So Min-jung s’invente (ou est-ce vrai ?) une sœur jumelle. Une fantaisie gage de sa liberté, qui lui permet d’esquiver à la fois les rencontres embarrassantes et les reproches de son petit copain. Comme souvent chez HSS, les images et leurs reflets ne sont jamais vraiment figés et on ne sait pas trop si ce qui se (re)joue sous nos yeux est autre chose que le fruit de l’imaginaire des personnages. Avec Yourself and Yours, le cinéaste – qui n’a jamais fait que reproduire les mêmes motifs et en offrir leurs réjouissantes variantes – atteint un niveau d’épure absolu.
4 – Les Fantômes d’Ismaël d’Arnaud Desplechin
Avec Les Fantômes d’Ismaël, Arnaud Desplechin ressuscite les motifs chers à son cinéma, émiettant ici et là autant de fragments cinéphiles et littéraires qu’autobiographiques. En partant d’une intrigue de roman de gare hautement hitchcockienne (une femme disparaît puis resurgit miraculeusement des années plus tard), le cinéaste tisse un récit fait de multiples intrigues autour de son éternel et farouche héros, Paul Dédalus, qui après les affres de la jeunesse (Trois souvenirs de ma jeunesse, en 2015) est confronté aux souvenirs du passé.
3 – Le Musée des merveilles de Todd Haynes
En 1927, une fillette sourde s’enfuit de chez elle et rejoint New York. Cinquante ans plus tard, un petit garçon en cavale, devenu sourd par accident, découvre lui aussi avec émerveillement le brouhaha coloré des rues de cette ville. Aussi calfeutré que l’intérieur réconfortant d’un curieux musée et que l’ouïe limitée de ses personnages, Le Musée des merveilles fait du parcours émancipatoire de ses jeunes héros une réflexion sur l’imaginaire où la ville n’est autre qu’un refuge à ciel ouvert.
2 – Certaines femmes de Kelly Reichardt
Une avocate et son client, attachant mais encombrant ; une mère de famille prête à construire la maison de ses rêves ; une jeune prof obligée de rouler de nuit pour donner des cours dans le patelin voisin et une fermière solitaire éprise de cette dernière. A travers ces quatre destins, éparpillés dans les paysages arides d’une même bourgade états-unienne, Kelly Reichardt fait des plus infimes tracas quotidiens de sublimes épopées romanesques dignes de n’importe quel western.
1 – 120 battements par minute de Robin Campillo
Malgré une Palme d’or ratée de peu, 120 battements par minute fut le choc émotionnel du dernier Festival de Cannes et de l’année tout court. Pour son troisième long métrage, Robin Campillo infiltre le quotidien, au début des années 1990, d’Act Up, cette association militante de lutte contre le sida animée par une bande de jeunes gens aux vies tragiquement écourtées. En plaçant en son cœur la parole et la vitalité des corps, 120 BPM s’offre surtout comme un idéal de démocratie élaboré par de jeunes résistants.
Hors compétition : Twin Peaks – The Return de David Lynch
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