Un acteur argentin tente sa chance à New York. Un personnage attachant dans une comédie qui l’est un peu moins.
Nico est un comédien argentin tout juste débarqué à New York où il croit trouver l’eldorado qui le propulsera en haut de l’affiche. Mais avec son mince CV (un rôle dans une série où il joue un homme plongé dans le coma), son accent espagnol, sa tête blonde (très éloignée du stéréotype hispanique recherché par les producteurs américains) et la promesse d’un tournage indéfiniment repoussé, le garçon, en plein questionnement existentiel après une douloureuse rupture amoureuse, peine à joindre les deux bouts.
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Pour survivre dans la jungle new-yorkaise, il s’improvise baby-sitter, serveur et même vendeur de sapins, et voit peu à peu son rêve d’acteur partir en fumée. Troisième long métrage de Julia Solomonoff, Nobody’s Watching s’inscrit dans le sillage très identifiable du cinéma indé US : celui de la comédie de la lose, tendance Noah Baumbach en plus désespéré. Déjà travaillée par la question de l’exil dans son premier long métrage, la cinéaste capte ici les barrières sociales et culturelles entre l’Argentine et l’Amérique.
Si le film réserve un traitement très tendre et assez subtil à son personnage principal (l’attachant Guillermo Pfening passant aisément d’une mine joviale à un air déprimé), il s’achève sur une note maladroitement cynique qui semble nous dire que l’exil est impossible. On aurait espéré un peu plus de réconfort.
Nobody’s Watching de Julia Solomonoff Avec Guillermo Pfening, Marco Antonio Caponi (Arg., 2018, 1 h 41)
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