NOBLE ART
DE PASCAL DEUX
Documentaire un peu esthétisant sur l’émouvante tentative de come-back d’un ex-champion de boxe.
« Au départ, on suit un homme qui a décidé de reboxer, parce que c’est son seul métier. Il a besoin de gagner de l’argent pour sortir de ses ennuis. Mais c’est aussi quelqu’un qui tente de retrouver une gloire évanouie », précise le réalisateur Pascal Deux. Autrement dit, ce film perpétue la légende des losers de la boxe, des forçats du carré de lumière. Ascension fulgurante puis dégringolade radicale. Sujet dramatique à souhait. Le film retrace donc la tentative de come-back de l’ex-champion du monde Fabrice Bénichou, la trentaine passée, à la fin des années 90. Rien à redire sur le fond de ce docu qui montre le boxeur comme un être complexe et attendrissant. En revanche, la forme se calque un peu trop sur les documentaires (type When We Were Kings) et les fictions célèbres (Raging Bull). Passages où l’image vire au noir et blanc, où le ralenti transforme en ballet les évolutions du pugiliste. Ça fait un peu cliché. Il n’y a pas lieu d’anoblir le « noble art » avec des artifices techniques. Problème supplémentaire : la sortie récente de Casablanca Driver de Maurice Barthélémy, parodie lourde mais soignée de cette mythologie cinématographique sur la boxe. Bénichou, champion super-coq (environ 55 kilos) étant du même gabarit que Barthélémy, on ne peut s’empêcher de penser à l’imitateur quand on voit le sportif souffrir.
Vincent Ostria
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