Une comédie vaguement écolo, gentillette mais assez juste, située dans les Pyrénées.
D’abord, ne pas confondre avec le film homonyme d’Henri-François Imbert. Leur seul point commun, dû à la proximité avec l’Espagne, est la région des Pyrénées (ce film a été tourné dans l’Ariège).
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D’une certaine façon, ce No pasaran-là est la version hétéro-plouc (en moins sexuel) du Roi de l’évasion d’Alain Guiraudie.
Certes, c’est une comédie gentillette. Pourtant, l’immersion en plein terroir méridional, quelque part dans une vallée pyrénéenne, ne laisse pas indifférent ni dédaigneux, car elle n’est pas factice et reflète une certaine réalité. D’ailleurs, la plupart des petits rôles sont interprétés par des habitants du cru, ce qui accroît sa vérité.
Le décor ainsi que l’argument principal, vaguement écolo – le projet d’une autoroute passant au milieu d’une ferme suscite une levée de boucliers dans la région –, sont totalement crédibles ; cela rappelle des événements similaires. Bien sûr, cette fable frise souvent le côté Clochemerle, voire même Don Camillo. Pourtant, par quelque bout qu’on la prenne – exceptés les personnages trop stéréotypés de l’avocat américain et de sa fille artiste –, elle reste assez brute de décoffrage, voire un peu brouillonne, empreinte de résonances concrètes et actuelles.
Cela parle d’une province en pleine désagrégation, entre un terroir rural en voie de désuétude galopante (voire d’abandon) – comme on l’a bien vu dans La Vie moderne de Raymond Depardon – et une boboïsation dévitalisante de la campagne ; on ne lui demandera bientôt plus que d’être un décor idyllique pour vacanciers en mal de verdure. Certains ne manqueront pas de stigmatiser la dimension folklorique du film. Pourtant, la plupart du temps, il va au-delà des clichés. Exemple : la visite de l’inspecteur de l’hygiène qui, en exigeant la mise aux normes du séchoir à jambon de l’éleveur, risque de compromettre l’excellence artisanale de ses produits traditionnels.
Tout ceci pour dire que cette farce à l’allure archaïsante a des qualités documentaires qui en font toute la saveur.
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