Les quatre cents coups d’une juge belge sans complexes.
“Ce n’est pas du cinéma, c’est pire”, tel est le slogan de ce prolongement cinématographique de l’émission télé Strip-tease, qui a en partie bouleversé les notions de réel et de fiction. Pour bien faire, les réalisateurs, ex-piliers du programme belge, ont fait appel à une de leurs stars, la juge bruxelloise Anne Gruwez.
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On la voit s’affairer sur un cold case, une vieille affaire non résolue d’assassinat de prostituées. Elle exhume ce cas au sens propre comme au figuré, allant jusqu’à déterrer un cadavre pour les besoins de l’enquête. Ceci étant agrémenté par le tempérament fantasque de la magistrate, au franc-parler sans filtre et à l’insondable loufoquerie.
Il en résulte ce qui résultait souvent de Strip-tease : un malaise. C’est effectivement pire que du cinéma car cela montre et fait entendre brutalement des choses pour lesquelles une fiction met les formes. Le film est donc un peu trash en raison de ses excès et de sa propension à envisager la justice sous son angle le plus trivial. Il y a là une emphase un peu sensationnaliste (tout le contraire de l’objectivité à la Frederick Wiseman). C’est indéniablement drôle et vivant, mais quelle est la place du réel dans tout cela ? Ou peut-être n’est-ce pas si crucial… Sujet à débattre.
Ni juge, ni soumise de Jean Libon et Yves Hinant (Bel., Fr., 2016, 1 h 39)
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