Depuis l’annonce de ses dix nominations aux oscars, Netflix s’est lancé dans une course combative afin que « Roma » remporte la statuette du meilleur film. Derrière cette campagne promotionnelle, le « New York Times » explique que des financements exorbitants sont mis en jeu.
Netflix restera t-il dans l’histoire en remportant, lors de la cérémonie des oscars ce dimanche 24 février, la statuette du meilleur film grâce au controversé Roma ? Ce qui est sûr, c’est que le géant américain aura tout fait pour décrocher cette récompense hautement symbolique, qui lui permettrait de confirmer sa force d’attraction en tant qu’acteur concurrentiel face aux circuit de production classique. La plateforme de streaming a en effet instauré depuis quelques temps une stratégie de lobbying assez folle pour mettre tous les atouts de son côté. Un phénomène sur lequel le New York Times s’est longuement penché dans un article paru le 17 février, et qui revient sur la campagne de financement mobilisée pour Roma dans la course aux oscars.
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Une campagne de lobbying colossale
Depuis l’annonce des dix nominations de Roma, dont celle du meilleur film, Netflix a concentré toute son énergie dans la campagne publicitaire du dernier long-métrage d’Alfonso Cuarón. Et pour cause : si elle devait repartir vainqueur, la firme deviendrait la première plateforme de streaming à décrocher le Saint Graal. S’il devait faire doublon et remporter à la fois le prix du meilleur film et celui du meilleur film en langue étrangère, ce qui n’est jamais arrivé, Roma permettrait à Netflix son pari audacieux. Au-delà de l’enjeu financier, Netflix voit ici l’occasion rêvée de s’imposer symboliquement, de se donner une légitimité artistique après avoir été mis à l’écart par le Festival de Cannes.
Un véritable défi qui se traduit, selon les informations récoltées par le New York Times, par une campagne de lobbying colossale. Le fonctionnement des oscars aux Etats-Unis ressemble à s’y méprendre aux campagnes politiques, impliquant une concurrence intense entre les studios. Ces derniers dépensent des millions de dollars afin d’absorber le plus de votes possibles. Le journal insiste sur la place cruciale de ce lobbying, sans lequel les distributeurs n’ont aucune chance de rester en lice, contraints de se plier à un système de récompenses en partie biaisé par l’argent.
Une stratégie élaborée par une experte en lobbying cinématographique
Netflix aurait ainsi déboursé entre 25 et 30 millions de dollars pour soutenir Roma, quand le film n’en aurait coûté que 15 millions. Parmi les stratégies de communication : des projections privées pour les journalistes, des soirées et expositions inédites, des panneaux et affichages publicitaires, des cadeaux distribués. Le New York Times évoque également le rôle crucial qu’a joué dans cette campagne Lisa Taback, professionnelle du lobbying cinématographique embauchée par Netflix en 2018 pour coordonner la campagne et gérer les cérémonies. C’est notamment grâce à elle que Le Discours d’un roi, The Artist ou encore Spotlight se sont distingués dans la catégorie du meilleur film, grâce à des investissements monstrueux et diverses stratégies de promotions.
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