Programmé dans plusieurs salles françaises à l’occasion du festival SoFilm Summer Camp, le film de Bong Joon Ho, sorti sur la plateforme Netflix ce mercredi, a finalement été boudé par une partie des exploitants concernés par l’évènement.
Après un passage cannois mouvementé, marqué par une projection houleuse, le nouveau film de Bong Joon-ho Okja, produit par et pour Netflix, est enfin sorti sur la plateforme VOD. A cette occasion, le festival SoFilm Summer Camp, qui se poursuit jusqu’au 2 juillet, programmait, sept projections inédites et gratuites du film sur grand écran ce même mercredi 28 juin dans différentes salles françaises dont Bordeaux, Nantes et Paris.
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Mais la semaine dernière, deux cinémas parisiens, le Max Linder et Le Forum des Images qui devaient également projeter le film se sont subitement désolidarisés de l’évènement. C’est sur Twitter que la programmatrice du Max Linder, Claudine Cornillat avait justifier ce revirement de dernière minute. Le Forum des Images lui n’avait quant à lui émis aucun commentaire concernant cette décision. En île de France, seul le cinéma Méliés de Montreuil a assuré la projection du film.
Le Max Linder a donc cédé à la pression et ne diffusera donc pas #Okja comme prévu. Lamentable…. pic.twitter.com/4qDBsOX7Kl
— Nicolas D. (@Nikoss38) 23 juin 2017
Une décision à laquelle le magazine So Film s’était empressé de répondre via sa page Facebook :
« Il est toujours dommage que des oeuvres soient déprogrammées avec une telle violence au nom de considérations politiques et économiques sans égard pour les cinéastes et les spectateurs. Ces séances gratuites et exceptionnelles avaient pourtant été spécifiquement organisées dans le strict respect de la réglementation. »
Malgré tout, le boycott n’aura pas tari l’enthousiasme des cinéphiles venus nombreux hier – notamment au cinéma Mélies de Montreuil qui a très vite affiché complet – pour assister à la projection du film. Dans une interview accordée au Figaro, Stéphane Goudet, directeur artistique du cinéma en question, évoquait les raisons purement esthétiques qui l’avaient conduit à maintenir la diffusion du film tout en soulevant l’importance de laisser au salle de cinéma la liberté de ce qu’elles souhaitent montrer ou pas, d’autant qu’ici aucun enjeu économique n’entrait en jeu puisque la séance était gratuite. L’exploitant avait également déclaré être tout à fait « conscients des risques qu’un tel opérateur peut poser et on ne signe pas un chèque en blanc à une politique Netflix« .
Okja ou les prémisses d’une nouvelle ère
Le combat qui oppose les pro et anti Netflix est loin d’être terminé et Okja apparait aujourd’hui comme le précurseur d’une nouvelle ère. La sortie, encore inconnue, du prochain film de Noah Baumbach, The Meyerowitz Stories, également passé par Cannes, devrait alimenter à nouveau la polémique. Sur Twitter, les camps sont déjà bien définis (et c’est parfois assez drôle) :
Dire qu’il existe des manifestants anti-netflix
Quand je vois Okja et quand je vois les films projetés en ce moment dans les UGC & Co… lol— Zelda Dorant (@ZeldaDorant) 29 juin 2017
Un manifestant anti-Netflix au Meliès de Montreuil. #Okja pic.twitter.com/9XAuoBJQTf
— Damien Leblanc (@damien_leblanc) 28 juin 2017
Dès aujourd’hui, vous pouvez mater Okja sur Netflix.
Pendant ce temps, la créativité du cinéma français atteint son paroxysme ! pic.twitter.com/sDOivDYjIV— Julien Guellerin (@JulienZell) 28 juin 2017
Je ne sais pas ce qui me choque le plus : l’annulation des projos d’#Okja pour des raisons obscures ou les 272 copies de #BadBuzz #pavé
— Benoit Marchisio (@bmprstckr) 23 juin 2017
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