Bousculée sur le terrain des séries par l’arrivée de Disney et Apple, la plateforme a mis en chantier une flopée de longs métrages prometteurs.
Cette rentrée 2019 signe peut-être la conclusion d’un premier cycle dans l’histoire de Netflix. La fin d’une hégémonie, d’abord sur le marché du streaming avec l’irruption prochaine d’Apple et de Disney, mais aussi un recentrage de la plateforme sur des programmes sûrs (La Casa de papel, Stranger Things), aux dépens d’une certaine audace artistique (l’arrêt prématuré de The OA).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Et si cette seconde phase de Netflix concernait moins ses séries que ses productions ciné, dont jusqu’ici les franches réussites se comptaient sur les doigts d’une moitié de main ? Peut-être que l’on délire – le temps nous le dira –, mais il faut avouer que la liste des films attendus sur le site de streaming fait saliver.
Robert De Niro, Al Pacino et Joe Pesci réunis par Scorsese
En tête, le projet que tout scorsesien confirmé a fantasmé au moins une fois dans sa tête : The Irishman. Annoncé il y a plus de dix ans, le film du cinéaste new-yorkais prévu pour fin novembre réunira pour la première fois un trio mythique qui symbolise à lui seul la figure du mafioso au cinéma : Robert De Niro, Al Pacino et Joe Pesci.
Utilisant une technique numérique permettant le rajeunissement de ces acteurs, The Irishman pourrait naviguer au-delà du cadre du récit de gangsters et autopsier de l’intérieur le cinéma de Scorsese, tout en l’enveloppant d’un témoignage sur le temps qui passe.
Autres très grandes attentes concernant des cinéastes new-yorkais : Noah Baumbach avec Marriage Story, porté par Adam Driver et Scarlett Johansson – film qui marquera la deuxième collaboration entre le cinéaste et Netflix après The Meyerowitz Stories en 2017 –, et le polar Uncut Gems des frères Safdie avec Adam Sandler qui, on l’espère, nous emportera dans la même transe extatique que celle dans laquelle nous avait propulsés Good Time.
Steven Soderbergh, lui, semble avoir retrouvé sa vitesse de croisière des années 2000 (deux films par an) et nous fera revivre de l’intérieur l’affaire des Panama Papers et leur révélation par un groupe de journalistes dans The Laundromat, en novembre (Meryl Streep, Gary Oldman et Antonio Banderas au casting).
Réalisateur de l’excellent Animal Kingdom, David Michôd s’est un peu égaré entre western futuriste (The Rover) et satire (War Machine), mais un projet ambitieux pourrait marquer son retour : The King, une grande fresque historique d’après Henry V de Shakespeare avec Timothée Chalamet dans le rôle du roi, accompagné à la cour de Robert Pattinson et Lily-Rose Depp.
6 Underground marquera pour sa part la première collaboration entre Michael Bay et Netflix. Une expérience rétinienne qui, si le cinéaste renoue avec le même découpage hystérique que celui de ses derniers films, pourrait s’avérer plus digeste sur petit écran qu’en salle. Enfin, côté français, Kery James narrera dans Banlieusards le destin de trois frères issus d’une banlieue sensible. D’abord intitulé, Ne manque pas ce train, le titre du film fait référence à une chanson éponyme dans laquelle le rappeur militait pour une meilleure insertion sociale des jeunes de cités.
{"type":"Banniere-Basse"}