Conçu il y a quelques années comme pilote d’une future série dans la lignée de Twin Peaks, Mulholland drive (du nom de cette route serpentant dans Hollywood) a été refusé par les télévisions américaines. David Lynch s’est donc retrouvé avec ce matériau de cinquante minutes, finalement transformé en son nouveau film, qui pourrait bien être le grand choc de cette année.
– Synopsis
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Une femme, simplement connue sous le prénom de Rita, est impliquée dans un accident de voiture sur Mulholland drive, avec deux hommes à l’air diabolique. Les deux hommes périssent dans le crash, Rita survit. Après le choc, elle ne se souvient de rien, pas même de son nom, et rampe en s’éloignant de l’accident. Elle arrive en vue d’un immeuble et se cache dans un buisson.
Pendant ce temps, dans une cafétéria Denny’s, deux hommes, Herb et Dan, discutent. Dan révèle qu’il a fait un cauchemar terrible sur le Denny’s dans lequel ils sont. Quand le rêve commence à se matérialiser, les deux se tirent vite fait. Ils vont dans une rue voisine, où Dan meurt sans raison apparente.
Plus tard, une jeune femme qui veut devenir actrice, Betty, arrive à Los Angeles et prend un taxi jusqu’à l’appartement où vit sa tante Ruth. Là, elle rencontre Coco, gardienne de l’immeuble. Coco amène Betty au studio de sa tante (la tante étant absente, elle laisse Betty s’installer). Une fois Coco partie, Betty tombe sur Rita qui se cachait là. Rita dit à Betty qu’elle est amnésique et elles essayent toutes les deux de comprendre qui elle est.
Dans un autre quartier de Los Angeles, un homme du nom d’Adam Kesher, réalisateur de films, est forcé d’engager une certaine actrice par deux frères, Luigi et Vincenzo Castigliane (apparemment du genre mafieux). Il refuse, rentre chez lui, et trouve sa femme au lit avec un teinturier. Le teinturier casse la gueule d’Adam, lequel part alors dormir dans un hôtel. Là, il se rendra compte que les frères Castigliane ont flambé tout son pognon…
– Lynch le méticuleux
Lynch, méticuleux jusqu’à l’obsession, règle les derniers détails d’une scène avec sa comédienne, peaufine un geste, un mouvement, un regard. Le visage et la main du cinéaste pygmalion sont dans la lumière, le cou de l’actrice aussi, le reste est plongé dans les ténèbres des rêves et de l’inconscient. Jamais plus que dans ce film, Lynch n’a filmé les femmes avec autant de sensualité trouble.
– Un monde invisible
Sur son lit rassurant, près de ses coussins accueillants, la femme a ouvert la boîte de Pandore : dedans, des dollars… et peut-être le Mal. Autour, toujours l’inquiétante obscurité, le monde invisible que le cinéaste n’aura de cesse d’explorer.
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