Un biopic ripoliné sans relief ni puissance.
Dès le premier plan, imitation de tableau flamand, on pressent le biopic pictural dans toute sa splendeur encaustiquée et ennuyeuse. On ne sera en effet pas déçu. Mr. Turner croule sous les décors et les costumes historiques, plutôt visite au salon des antiquaires que cinéma. Comment transcender la cire passéiste du biopic ?
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Pialat a donné sa réponse dans Van Gogh, en tirant le biopic vers l’autobiographie masquée, alors que Bonello a ramené Saint Laurent dans son univers mental, entre Proust et Warhol. Mike Leigh est plutôt du côté du sérieux et de la fidélité historico-esthétique, options d’autant moins séduisantes que la vie de Turner était proche de l’encéphalogramme plat : célibataire taciturne, Turner est joué par Timothy Spall en un festival de grognements et de sourcils froncés.
Le film prend un peu vie quand le peintre noue une liaison avec une dame, laissant inconsolable sa domestique amoureuse avec qui il fornique sans l’aimer. L’art est grand mais la vie est glauque, semble nous asséner Mike Leigh. Certes, alors autant aller voir les toiles de Turner.
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