Mostra de Venise : un palmarès d’une incohérence totale

Je n’ai malheureusement vu que très peu des films primés, mais ceux que j’ai vus m’ont tous paru horribles. Die Frau des Polizisten, par exemple, est un film lourd et prétentieux, le type même du film de festival intello mais pas intelligent. La plaie. Le Stephen Frears est pour le coup bien un film de scénario, plein de morgue et de mépris pour les gens du peuple. Tout son ressort comique et mélodramatique repose abusivement sur des morceaux de réels (le chantage à « l’histoire vraie »).

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Vu de loin, ce palmarès ne ressemble à rien, sorte de mélange maladroit entre une volonté de radicalité  et le mariage de la carpe et du lapin, soit une tentative avortée de plaire à tous les membres du jury tout en feignant des choix ambitieux. D’où une incohérence totale : comment un jury pourrait-il à la fois aimer le cinéma humaniste de Tsai Ming-Liang, grand cinéaste, et le cinéma médiocre et provocateur du pauvre Themis Panou, cinéaste grec sans talent qui se prend pour Michael Haneke en encore plus sadique et sans la rigueur formelle du cinéaste autrichien ?

Bizarre.

Oubliés par ces récompenses, les meilleurs films de la sélection : Under the Skin de Jonathan Glazer, ou La Jalousie de Philippe Garrel, par exemple.

Le palmarès complet :

Lion d’or : Sacro GRA de Gianfranco Rosi
Lion d’argent du meilleur réalisateur : Alexandro Avranas pour Miss Violence
Grand Prix du Jury : Stray Dogs de Tsai Ming-liang
Coupe Volpi – interprétation féminine : Elena Cotta dans Via Castellana Bandiera
Coupe Volpi – interprétation masculine : Themis Panou dans Miss Violence
Prix Spécial du Jury : Die Frau des Polizisten de Philip Gröning
Prix Osella pour le meilleur scénario : Philomena de Stephen Frears
Prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune interprète : Tye Sheridan dans Joe
Prix Luigi de Laurentiis du premier film : White Shadow de Noaz Deshe
Prix Orizzonti : Eastern Boys de Robin Canpillo