Sam Raimi décline avec brio et beaucoup d’invention la figure du duel dans un western baroque et récapitulatif.
MORT OU VIF
de Sam Raimi, avec Sharon Stone, Gene Hackman, Russell Crowe (1995, E-U, 108 mn)
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Chaque année, un bandit organise un tournoi de duels à mort pour affermir son pouvoir et se débarrasser de ses adversaires. Une mystérieuse jeune femme guidée par la vengeance figure parmi les participants… Trois films américains ont voulu apporter dans les années 90 un post-scriptum définitif, chacun à leur manière, au western : Impitoyable de Clint Eastwood, Dead Man de Jim Jarmusch et Mort ou vif de Sam Raimi. Ce dernier est sans doute moins essentiel que les deux autres titres, mais il est caractéristique du talent de Sam Raimi, cinéaste peu avare de pirouettes techniques et d’effets visuels harassants, mais dont l’intégrité artistique est indiscutable et qui sait aussi diriger des acteurs. Tous sont très bons, et l’on retrouve avec plaisir aux côtés de Sharon Stone et Gene Hackman les futures stars Russel Crowe et Leonardo DiCaprio, déjà remarquables.
Mort ou vif collectionne les motifs baroques et les anomalies qui ont traversé l’histoire du western : les scénarios psychanalytiques de Raoul Walsh et les audaces stylistiques de Sam Fuller, le maniérisme de Sergio Leone et les distorsions délirantes du western italien, en passant par la décadence fantastique et iconoclaste de certains titres des années 70. Le résultat est un travail sur la citation et la reprise formelle qui a l’intelligence de ne pas sombrer dans la parodie et le n’importe quoi malgré une avalanche de références cinéphiliques.
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