Chef-d’œuvre antifranquiste des années 50.
Son nom n’est pas un hasard. Javier Bardem a eu un oncle réalisateur, célèbre dans l’Espagne de l’après-guerre. Décédé en 2002, celui-ci a signé au moins deux chefs-d’œuvre : Grand-Rue, avec Betsy Blair, et ce Mort d’un cycliste, sombre portrait de las dos Españas (l’une fasciste, l’autre communiste) et reflet de l’engagement antifranquiste de son auteur.
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Le film parle de la liaison entre un professeur d’université et l’épouse d’un riche industriel (Lucia Bosé), qui écrasent un ouvrier à bicyclette et le laissent mourir, craignant que l’on découvre leur relation illicite.
Soudain, la culpabilité – mêlée au traumatisme de la guerre – assaille le héros, un intellectuel consentant qui a fait carrière grâce au népotisme. Almodóvar décrit l’Espagne d’aujourd’hui comme un avion sans pilote qui tourne en rond.
Bardem préfère la métaphore du vélo, moyen de transport des couches populaires, écrasé par le poids lourd des puissants. Malgré
les impératifs de la censure, qui exigea un châtiment pour son héroïne adultère, Bardem plaide pour la réconciliation citoyenne et prophétise le réveil de la conscience critique des générations à venir, là où le désespoir hédoniste d’Almodóvar préfère le chacun pour soi et le sauve-qui-peut.
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