Sam Shepard est mort aujourd’hui à l’âge de 73 ans. Dramaturge reconnu dans les années 70, il accède à la célébrité en tant qu’acteur grâce à Wenders, Robert Altman ou Philip Kaufman.
Sam Shepard est mort aujourd’hui à Fort Sheridan, dans l’Illinois, où il était né. Il allait avoir 74 ans en novembre prochain.
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Même s’il était réapparu récemment chez Jeff Nichols ou chez Wenders, Sam Shepard ne dit peut-être plus grand chose à beaucoup de monde. Il fut pourtant, l’espace d’une courte période – cinq, dix ans ? – une star de cinéma à la fois hyper branchée et totalement attachée à la mythologie de l’Ouest profond, celui des paysans taiseux, des cow-boys modernes mais mélancoliques, et des vieux beatniks cultivés.
Poète et paysan.
Né d’une mère enseignante et d’un père militaire puis fermier, il commence à écrire dès le lycée. Il débarque à New York au début des années 60. Il participe alors à toutes les expériences théâtrales de l’époque, aussi bien comme acteur que comme auteur.
C’est d’abord comme auteur (dans les années 70, il écrit et voit monter tune trentaine de ses pièces) : une oeuvre théâtrale qui lui valent le prix Pullitzer du théâtre en 1979. Certains de ses recueils de nouvelles ont été publiés en France, comme Motel Chronicles, à la fin des années 80, par Christian Bourgois. Une écriture à la fois inspirée par Sherwood Anderson (le maître d’Hemingway), Jack Kerouac et Raymond Carver. Et peut-être sa maîtresse Patti Smith et son ami Bob Dylan (?).
Sam Shepard va tracer, peut-être sans le savoir, un lien, un pont entre l’Europe (Michelangelo Antonioni, Wim Wenders), et l’Amérique (Terrence Malick, Robert Altman). Pour les deux Européens, il fut respectivement l’un des cinq scénaristes de Zabriskie point (1970) et surtout de Paris,Texas (1984, où il tient un tout petit rôle), deux moments très importants dans l’histoire d’un cinéma d’auteur transcontinental alors très en vogue.
Star de cinéma
Sam Shepard est beau. Il devient, la trentaine passé, un acteur recherché. C’est Les Moissons du ciel de Terrence Malick (1979), qui le fait vraiment connaître. Mais la gloire lui vient en jouant un astronaute dans L’étoffe des héros de Philip Kauffman (1983), film sur la conquête spatiale.
En 1982, il épouse Jessica Lange, avec laquelle il aura deux enfants. Puis vient l’aventure de Paris, Texas (palme d’or à Cannes en 1984). Puis Fool for love de Robert Altman. Il apporte à chacun de ses rôles ses airs butés et virils empreints de fragilité, d’un entêtement enfantin, malgré les pâtes d’oie que dessinent ses sourires.
On le vit ensuite chez Schloendorff, Pakula, Sean Penn, Nick Cassavetes, puis à nouveau dans un rôle principal d’un autre film de Wenders, en 2005, Don’t come knocking. Mais la fascination de Wenders pour l’Amérique avait prie le tour d’un goût morbide pour l’embaumement d’une époque qui n’existe pas.
C’est une figure singulière et émouvante, l’incarnation d’une époque très précise du cinéma, qui disparaît aujourd’hui.
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