MORO NO BRASIL

SORTIES

Un voyage coloré et rythmé au cœur de la musique brésilienne, loin de tous les clichés.
Mika, le frère caché d’Aki Kaurismäki, poursuit sa carrière de réalisateur nomade et protéiforme. Brésilien d’adoption ou presque, il a même ouvert un club musical à Rio. Monsieur Loyal de ce documentaire qu’il émaille de sa présence inutile mais pas encombrante, il parcourt le Brésil à la recherche de différents courants musicaux, pour la plupart liés à des régions particulières, et pratiquement inconnus en Occident. Citons pour mémoire : le maracatu, le frevo, le coco, l’embolada, le forró. Parallèlement, Kaurismäki tente de répertorier, voire de cerner les origines de la samba, melting-pot d’influences allant de l’Afrique à l’Amazonie. Evidemment, ce n’est pas un traité ethno-musical, mais un film coloré et rythmé qui a le défaut de la profusion, conduisant le cinéaste à zapper parfois trop vite d’un style (et d’une région) à un(e) autre. N’empêche que Kaurismäki a déniché quelques vaillants papys, maestros de la samba, qui n’ont absolument rien à envier à ceux du Buena Vista Social Club cubain. Comme Walter Alfaiate, tailleur pour hommes et compositeur légendaire. On apprend à l’occasion que la samba n’est pas une simple danse rythmée que l’on pratique durant le carnaval de Rio, mais un genre codifié servant de support à des chansons bluesy ou romantiques. C’est là tout l’intérêt du film : dépasser les clichés pittoresques et festifs attachés au Brésil, sans les éluder pour autant, en nous donnant à voir les pratiques et la passion de musiciens amateurs et professionnels, archaïques ou branchés. Le Brésil n’est plus à la mode. Tant mieux ! C’est le moment d’aller explorer sans préjugés sa culture populaire.

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