Un honnête film noir dans l’Algérie des années 90.
Tiré d’un polar écrit – sous le pseudo féminin de Yasmina Khadra – par un ex-militaire algérien, Morituri évoque les films italiens seventies des années de plomb : terrorisme en toile de fond (ici, celui de l’Algérie des années 90), machinations politiques et protagoniste seul contre tous dans une société déliquescente. Bons points : le tableau vériste et sombre de la période, des dialogues qui font mouche, la démonstration que le film noir s’épanouit partout, de Los Angeles à Alger, pourvu qu’on ait l’ombre sous le soleil. Dommage que la facture esthétique relève du téléfilm où, plutôt que de s’enfoncer dans un lacis de faux-semblants, le las héros chandlérien passe mollement de bureaux en chambres. Plus Umberto Lenzi que Francesco Rosi, Morituri est quand même plus honnête qu’un autre film à l’affiche et adapté aussi de faits réels, Les Oubliées de Juarez, où une Jennifer Lopez irréelle démêle un imbroglio politico-criminel avec une facilité indécente pour les victimes.
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