Franchement, on en a soupé des mascarades latino-américaines qui se ressemblent toutes et qui, sous couvert d’exotisme bariolé et d’exubérance caliente façon macarena, finissent toujours en écœurant guacamole. Surtout quand ces espagnolades sont made in Hollywood et interprétées par des acteurs américains qui, comme les touristes lambda, adorent se lâcher et faire les guignols au […]
Franchement, on en a soupé des mascarades latino-américaines qui se ressemblent toutes et qui, sous couvert d’exotisme bariolé et d’exubérance caliente façon macarena, finissent toujours en écœurant guacamole. Surtout quand ces espagnolades sont made in Hollywood et interprétées par des acteurs américains qui, comme les touristes lambda, adorent se lâcher et faire les guignols au pays des mariachis. Woody Allen en tête la fausse bonne idée de casting par excellence , qui se retrouve ici dans la peau d’un boucher texan en fuite après avoir tronçonné son épouse volage, Sharon Stone. Ce n’est pas la première fois que Woody et Sharon sont associés, ils avaient déjà formé un couple (vocal) dans Fourmiz et la belle avait fait ses débuts au cinéma dans Stardust memories. Mais peu importe, puisque ces stars ne sont qu’un attrape-gogos ; leur histoire de boucherie conjugale est vite éclipsée par une bondieuserie caricaturale qui n’émoustillera que les duègnes d’Estrémadure confites dans leurs mantilles : en l’occurrence, l’histoire d’une paroisse mexicaine où le curé vit maritalement avec une pute et où une main de la défunte Sharon devient une relique génératrice de miracles. Cela se termine par une gigantesque foire aux pèlerins. Dans le genre anticléricalisme primaire d’arrière-garde, on a rarement vu aussi grossier et on en vient à regretter amèrement d’avoir fait la fine bouche devant Le Miraculé de Mocky qui, en comparaison, est un chef-d’œuvre de finesse, de distinction, dont la retenue et l’humanisme en remontreraient à Bresson et Renoir réunis. On n’en finit pas de comptabiliser le nombre d’horreurs générées par une lecture superficielle de García Márquez, écrivain génial qui a eu, à son corps défendant, une influence désastreuse sur des cinéastes qui voient dans le réalisme magique une inépuisable source de pittoresque. En fait, ce genre littéraire est totalement inadaptable au cinéma, sauf si l’on recherche la vulgarité absolue. Comme ici.
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