Ceux qui jadis criaient haro sur les dessins animés japonais (de Goldorak à Dragon Ball Z) pour cause de violence et/ou de pauvreté artistique étaient à côté de la plaque. Car s’il existe légion de sous-produits, les cinéastes d’animation nippons comptent parmi les meilleurs au monde. En voici un parfait exemple avec Mon voisin Totoro […]
Ceux qui jadis criaient haro sur les dessins animés japonais (de Goldorak à Dragon Ball Z) pour cause de violence et/ou de pauvreté artistique étaient à côté de la plaque. Car s’il existe légion de sous-produits, les cinéastes d’animation nippons comptent parmi les meilleurs au monde. En voici un parfait exemple avec Mon voisin Totoro (1988), chef-d’œuvre du genre réalisé par Hayao Miyazaki, écologiste militant dont les productions raffinées tiennent au Japon la dragée haute à leurs concurrents américains.
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Loin de l’anthropomorphisme criard et du moralisme hypocrite des studios Disney et consorts, Miyazaki fait surgir l’onirisme dans un contexte absolument réaliste, similaire à celui de nombreux films japonais récents qui célèbrent la vie à la campagne : un père et ses deux fillettes emménagent dans une vieille maison, pendant que la mère malade est à l’hôpital. La découverte de la nature par les enfants va immédiatement déboucher sur un univers fantastique : dans la forêt proche de la maison, la petite Meï découvre, entre les racines d’un arbre géant, des animaux chimériques, les Totoros, hybrides de chat et de chouette qui vont veiller sur son destin… Une métaphore simple de la vitalité magique du monde naturel, avec lequel les Japonais, fidèles à leurs traditions animistes, conservent des liens profonds.
Les enfants vont entrer de plain-pied dans ce vert paradis de leur imaginaire enfantin, s’y perdre, s’y retrouver, grâce à ces bêtes surnaturelles, sortes de peluches géantes à la mode shintoïste. Bref, un film gentiment initiatique et on ne peut plus harmonieux, aux antipodes des obsessions violentes et désespérées du cinéma japonais pour adultes. Sur le plan plastique, le travail des studios Ghibli de Miyazaki est proprement impressionnant. Il s’appuie sur une observation précise et détaillée de la réalité, exprimée dans un style ligne claire, qui reste en même temps fidèle au graphisme typique des mangas.
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