La même recette que LOL dans une teen comedy assez plate malgré la présence drôle et fêlée de Sandrine Kiberlain
Après Dalida et son relatif échec commercial (malgré un portrait assez réussi de la chanteuse à la crinière rousse et de ses démons), Lisa Azuelos revient à ses premiers amours et à des thèmatiques qui, par le passé, lui ont porté chance (LOL et ses 3,6 millions d’entrées, en 2009) : l’adolescence, les relations mère-fille, la crise de la cinquantaine… Ici, une mère de famille déboussolée par le départ prochain de sa cadette se demande comment elle va pouvoir gérer cette solitude nouvelle.
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Pour donner chair à cette crise existentielle, Azuelos ne s’attache qu’à un paradigme, une idée : ponctuer le présent de flash-back allant de la petite enfance à l’adolescence dans un fondu enchaîné d’amour atemporel et viscéral d’une mère pour ses bambins – et vice versa. Beaucoup d’amour et de câlins, donc et peu de cinéma. A part son joli générique, Mon bébé s’aligne sur un naturalisme spontané (sans plan ni mise en scène), des dialogues comme ils viennent (avec un tropisme pour la vanne, parfois marrante), garants d’une espèce de fraîcheur saupoudrée de références malicieuses à Plus belle la vie, au Mépris de Godard et au Nutella (parce que nous, les filles, on aime grave le chocolat).
Le problème, c’est qu’à force de “parler djeuns” et de naturel on tombe dans une représentation de la vie plate et sans aspérité, qui ressemble à une vidéo tournée à l’iPhone, comme cette maman filmant sa marmaille dans le désir compulsif d’emmagasiner des souvenirs. Dans ce soap éclairé aux projecteurs d’une vieille pub Ricoré, seule Kiberlain parvient à s’en sortir, presque plus convaincante que Sophie Marceau (dans LOL) dans le rôle de la mère-copine un peu barge, successivement enjouée et abasourdie, douée d’un pouvoir comique qui parvient, malgré tout, à faire tenir ce Bébé debout.
Mon bébé de Lisa Azuelos (Fr., 2018, 1 h 27)
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