Le (trop) charmant portrait d’une enfant déchue des seventies tchèques.
Personnage réel, rebelle qui défraya la chronique, Olga Hepnarová, ni artiste, ni militante, mais borderline, nourrissait une haine féroce envers la société et professait une homosexualité active. Figure scandaleuse mise en scène dans un moelleux noir et blanc plus soigné que le récit lui-même, qui abuse de l’ellipse au point d’éluder le malaise dépeint en voix off par l’héroïne.
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La nonchalance et l’hédonisme d’une lesbienne solitaire
Olga fait une tentative de suicide, vilipende sa famille, est renvoyée de son travail d’ouvrière, mais rien ne montre clairement pourquoi ni comment. Des intentions louables mais un gros déficit d’expressivité. On ne demande pas du mélo, mais quelques tourments permettant de faire toucher du doigt la souffrance du personnage. Or ce qui est illustré, c’est la nonchalance et l’hédonisme de cette lesbienne solitaire : soirées, rencontres, amitiés.
Et encore, cela reste en pointillé ; on ignore ce que certains personnages sont exactement pour elle. Au final, un joli portrait atmosphérique de la vie en Tchécoslovaquie dans les seventies, dont le charme contredit un peu les états d’âme de l’héroïne.
Moi, Olga de Petr Kazda et Tomás Weinreb (Tch., Pol., Slo., Fr., 2016, 1 h 45)
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