Récompensé de l’Ours d’or à la Berlinale 2020 pour son film There is no Evil, le réalisateur Mohammad Rasoulof risque la prison en Iran pour “atteinte à la sécurité” du pays.
En juillet 2019, le cinéaste a été condamné par la justice iranienne pour “atteinte à la sécurité” du pays en raison de ses films à la portée très politique, dont Un Homme intègre (projeté à Cannes en 2017).
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Jugé comme du contenu de “propagande” – le film traite de l’oppression et de la corruption en Iran -, le réalisateur iranien a été condamné à un an de prison, deux ans d’interdiction de tourner et de quitter son pays, a rapporté LeFilmFrançais. L’empêchant donc de se rendre fin février à la Berlinale, où il a été récompensé de l’Ours d’or pour There is No Evil – un film sur la peine de mort en Iran.
N’ayant pas effectué sa peine de prison, le juge de la cour d’appel de Téhéran a exigé, ce 4 mars, que le réalisateur se rende aux autorités pour purger sa peine.
De nombreux soutiens
A l’approche de son incarcération, de nombreuses académies de cinéma européennes ont montré leur soutien au réalisateur et demandent aux autorités iraniennes “d’assurer sa sécurité et sa santé”. Dans un communiqué, relayé par Rolling Stone, les festivals estiment que “les charges retenues contre Mohammad Rasoulof doivent être abandonnées et son interdiction de voyager doit être levée immédiatement et sans condition”. Ils appellent également “les festivals du monde entier, les cinémas et tous les artistes à prendre position [de leurs] côtés”.
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Une mobilisation européenne
Les directeurs de la Berlinale, Mariette Rissenbeek et Carlo Chatrian, ont eux aussi exprimé leurs craintes quant au sort du cinéaste. “Nous nous sentons profondément concernés par l’ordre d’incarcération frappant Mohammad Rasoulof. Il est choquant qu’un réalisateur soit puni aussi sévèrement en raison de son œuvre artistique. Nous espérons que les autorités iraniennes réviseront rapidement ce jugement.”
Wim Wenders, le président de l’Académie européenne du cinéma a précisé l’importance et la nécessité “de voix comme celle de Mohammad Rasoulof, de voix qui défendent les droits de l’homme, la liberté et la dignité”. Le président de la Deutsche Filmakademie, Ulrich Matthes, poursuit : “Nous avons besoin que des artistes comme Mohammad Rasoulof puissent se faire entendre sans crainte de représailles”.
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