Aussi froid que la glace, un drame social islandais totalement apathique.
Le troisième long métrage de Grímur Hákonarson aurait pu s’appeler Woman at War si le titre n’avait pas déjà été choisi par un autre film islandais sorti l’été dernier dont le sujet de départ est aussi similaire que sa facture finale est étrangère. Parfaitement ancré dans l’ère post-MeToo, Mjólk, la guerre du lait s’attache lui aussi à saisir l’émancipation d’une femme (Inga, tout juste veuve) et son combat isolé puis bientôt fédérateur contre un puissant lobby (une coopérative agricole), dans l’immensité de paysages reculés et presque primitifs de la terre de glace.
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Si la révolte chez Benedikt Erlingsson prenait pour étendard l’écologie et imposait à son sujet un décalage grâce à une réjouissante excentricité, chez Hákonarson, la justice sociale exigée par son héroïne est enveloppé dans un esprit de sérieux assommant. Ce que le film feint d’exhiber comme une forme austère et rigoureuse se révèle au fil des minutes un grimage pour dissimuler une mise en scène terriblement inanimée et un récit construit à partir de mécanismes, comme tout droit recopiés d’un manuel de scénario. Pas vraiment de quoi appeler ça une révolution.
Mjólk, la guerre du lait de Grímur Hákonarson avec Arndís Hrönn Egilsdóttir, Sigurður Sigurjónsson (Isl., 2019, 1 h 30)
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