La nouvelle mission d’Ethan Hunt, un drame tchekovien sous la neige d’Anatolie, la ressortie en salle du chef d’œuvre de Manoel de Oliveira… Voici les films à voir (ou pas) cette semaine.
Mission Impossible: Dead Reckoning, partie 1 de James Mangold
Le film revient clairement à quelque chose du baroque depalmien, à son défilé de masques et de plans trompeurs aux accents de thriller hitchcockien. Son monde lui-même se réfugie dans le passé, lorsque le renseignement américain doit, face à la menace de l’entité passer offline, coucher sur papier ses innombrables données (idée géniale).
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Lire la critique de Théo Ribeton
Les Herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan
Les Herbes sèches a beau s’avancer de fait comme un redoutable bloc temporel, narrant patiemment le retour puis le départ de son protagoniste dans un village reculé et enneigé de Turquie, le cœur du film emprunte une autre voie pour briser l’orfèvrerie de sa façade et dévoiler son noyau fragile et les contours d’un cinéma beaucoup plus nébuleux qu’il pourrait ne le laisser présager.
Lire la critique de Ludovic Béot
Francisca de Manoel de Oliveira
Capable de tutoyer le théâtre, la peinture, la littérature et la musique, à la fois plein d’ironie et parfaitement frontal, ce film sorti en 1981 a fait claquer des fauteuils. Ce sera probablement le cas lors de cette ressortie en copie neuve. Trop de fixité, de costumes serrés, pas assez de naturel. Et pourtant. L’austérité de Francisca fait sa grandeur, mais aussi sa folie.
Lire la critique d’Olivier Joyard
Le Retour de Catherine Corsini
Le Retour trouve sa vibration la plus inspirante et inspirée au contact d’une tonalité teenage bienvenue et de ses jeunes personnages, de leur revendication, de leur façon d’être, de bouger dans le plan et d’affirmer leurs propres désirs contre l’ancienne génération (la mère, mais aussi une élite bourgeoise que son autrice se plaît à égratigner avec un certain sens de l’autodérision)
Lire la critique de Marilou Duponchel
Assaut d’Adilkhan Yerzhanov
Comme souvent chez Yerzhanov, l’intrigue et l’espace sont davantage utilisés pour leur charge symbolique et métaphorique, accentuant un peu plus la fonction d’un cinéma en forme de théâtre anthropologique à ciel ouvert. De la même manière, le film décide de n’attribuer ni raison, ni psychologie, ni même visage aux terroristes responsables de l’attaque. Un vide impossible à remplir et qui rend le geste d’autant plus effrayant qu’il est mû par la seule conviction de semer la terreur.
Lire la critique de Ludovic Béot
Les Algues Vertes de Pierre Jolivet
Le film ressemble à un cas d’école de ce phénomène, qui a évidemment une fâcheuse tendance à donner des œuvres épouvantablement didactiques, totalement décomplexées dans l’abus d’un certain pathos cheap de TNT d’après-midi, dépourvues évidemment de la moindre inspiration de mise en scène. Tout cela au prétexte d’un sujet de société et d’une mission d’information qui ont bon dos, et qui, surtout, insultent un peu le cinéma.
Lire la critique de Théo Ribeton
Rétrospective Lars von Trier
Des profondeurs de la terre (The House That Jack Built) aux astres (Melancholia), ses films avalent le monde pour le ramener à l’échelle d’une psyché torturée. Et si son œuvre est transcendée par une esthétique outrancièrement faramineuse, ses personnages, souvent doubles du cinéaste, sont presque tous atteints de dépression, d’une mélancolie romantique baudelairienne, d’un mal de vivre insurmontable.
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