Un charmant portrait porté par la craquante blonde vénitienne Amy Adams.
Situé à Londres en 1939, alors que la guerre est sur le point d’éclater, Miss Pettitgrew dresse le portrait de deux femmes, une jeune actrice (Amy Adams), femme du monde prise dans un maelström de duperies, et sa bienveillante secrétaire personnelle (Frances McDormand en mode Fargo, toute de probité prolétarienne), embauchée sur une méprise. Le premier exploit du film, pas des moindres, est de survivre à une première bobine ratée, fastidieux pastiche de screwball comedy où les portes qui claquent en (faux) rythme et la valse des amants en surrégime laissent augurer du pire.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Heureusement, Bharat Nalluri (réalisateur anglais, de télévision et de seconde équipe sur des navets hollywoodiens, autant dire “nobody”), a la bonne idée de très vite quitter ce registre hystérique pour un terrain de jeux qu’il semble mieux maîtriser : la comédie sophistiquée. Nalluri récite là ses gammes avec plus de conviction, épinglant brillamment les travers de la haute société et le jeu des convenances sociales, où chacun se retrouve pris au piège des apparences. Surtout, il réussit, par mille idées de mise en scène – il y a plus de cinéma dans un plan de Miss Pettitgrew que dans toute La Môme – et une direction d’acteurs impeccable, à donner corps à ses personnages, en premier lieu celui joué par Amy Adams, la plus troublante des blondes vénitiennes apparues depuis Nicole Kidman. Il faut la voir, papillon de nuit perdu au milieu des dorures et coupes de cristal, pour saisir qu’il s’agit là, assurément, d’une (future) grande actrice. Dans la plus belle scène du film, tiraillée entre ses trois amants, elle chante sur la scène d’un cabaret, et soudain ses yeux s’embuent ; et alors que nous revient en mémoire le destin tragique de quelques créatures blessées (de Marilyn à Britney), ce sont nos yeux qui s’embuent à leur tour.
{"type":"Banniere-Basse"}