Le festival américain Sundance, qui récompense chaque année le cinéma indépendant, à couronné dimanche dernier « The Miseducation of Cameron Post », qui met en scène la jeune Chloë Grace Moretz, contrainte par sa famille adoptive de « soigner » son homosexualité.
Alors que les Inrockuptibles titrent cette semaine « L’homophobie tue », le festival du film indépendant Sundance, aux Etats-Unis, a choisi lui aussi de sensibiliser sur les violences contre la communauté LGBT. Le film qui a reçu le Grand Prix du jury, The Miseducation of Cameron Post, suit une jeune fille lesbienne envoyée dans un camp pour suivre une « thérapie de conversion sexuelle ».
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C’est le deuxième long métrage de la réalisatrice, actrice et scénariste irano-américaine Desiree Akhavan. Son premier film Appropriate Behaviour, qui avait déjà été présenté en 2014 à Sundance et en France au festival de films LGBTQ Chéries-Chéris, traitait de la difficulté d’une jeune Iranienne à assumer sa bisexualité.
Ces « thérapies » existent vraiment aux Etats-Unis
Dans ce nouveau film, Desiree Akhavan aborde à nouveau la question de la sexualité qui semble lui tenir à coeur. Dans The Miseducation of Cameron Post Chloë Grace Moretz (Sils Maria), interprète Cameron, une jeune orpheline de douze ans adoptée par une famille très conservatrice. Quand ces derniers découvrent l’homosexualité de la jeune fille, ils décident, de l’envoyer suivre cette « thérapie de conversion sexuelle ».
Là, l’adolescente se liera d’amitié avec une drôle de fille qui se fait appeler Jane Fonda (Sasha Lane très remarquée dans American Honey) et toutes deux seront confrontées au Dr. Lydia Marsh (Jennifer Anne Ehle, Zero Dark Thirty).
Pour se préparer au rôle, Chloë Grace Moretz est allée à la rencontre de « survivants » de ce genre de camps, qui existent encore aux Etats-Unis. Lors de son discours à Sundance, la jeune actrice a dédié le Grand Prix à tous les survivants de thérapie sexuelle et regretté que la législation américaine ne soit pas plus très stricte à ce sujet.
« Nous voulions faire ce film simplement pour mettre en lumière le fait qu’il est illégal de pratiquer des thérapies de conversion sexuelle dans seulement neuf Etats sur les 50 que compte ce pays », a-t-elle déclaré.
Dans la lignée de ce film engagé, Sundance a également choisi de récompenser On Her Shoulders d’Alexandria Bombach (le portrait d’une jeune victime d’esclavage sexuel par des djihadistes), et les deux documentaires Kailash de Derek Doneen sur l’esclavage infantile, et Of Fathers and Sons du Syrien Talal Derki sur la radicalisation djihadiste.
La liste complète du palmarès de la 34ème édition du Festival Sundance :
Catégorie Fiction US
Grand prix du jury : The Miseducation of Cameron Post de Desiree Akhavan
Prix du public : Burden d’Andrew Heckler
Prix de la mise en scène : Sara Colangelo pour The Kindergarten Teacher
Prix Waldo Salt du meilleur scénario : Christina Choe pour Nancy
Prix spécial du jury du meilleur premier film : Reinaldo Marcus Green pour Monsters and Men
Prix spécial du jury de la meilleure mise en scène : I Think We’re Alone Now de Reed Morano
Prix du meilleur réalisateur : Alexandria Bombach pour On Her Shoulders
Prix spécial du jury de la meilleure interprétation collective : Dead Pigs de Cathy Yan
Prix spécial du jury du meilleur montage : Maxim Pozdorovkin et Matvey Kulakov pour Our New President de Maxim Pozdorovkin
Prix du public Next : Search d’Aneesh Chaganty
Prix NHK du Sundance Institute : Remi Weekes pour His House
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