Mirrors

Que voit Kiefer Sutherland lorsqu’il se regarde dans un miroir ? Jack Bauer, pardi ! Campant le rôle d’un vigile censé assurer la surveillance nocturne d’une bâtisse hantée, l’acteur de 24 est la principale attraction de ce thriller horrifique par ailleurs bien terne. Alexandre Aja, jeune réalisateur français remarqué pour son film précédent et autrement plus efficace, La colline a des yeux, a beau le nier dans le dossier de presse, son acteur est manifestement resté bloqué en mode “god damn it” (une des répliques cultes de la série). Ce déterminisme de jeu pourrait être somme toute banal – combien d’acteurs n’ont ainsi jamais pu dépasser leur grand rôle ? – si les effets de miroirs et la question du double n’étaient ici inscrits au cœur du récit. Chaque “now !”, hurlé flingue à la main et sourcils froncés, en devient alors fascinant, le corps de Sutherland court-circuitant jusqu’au vertige un scénario attendu, et néanmoins attachant par son absolue modestie artisanale. “The job, nothing but the job”.

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