Un film picaresque qui ne frime pas mais fourmille d’idées : la french touch de l’animation à son meilleur.
Une coccinelle téméraire croise le chemin d’une patrouille de fourmis noires en train de transbahuter une boîte de précieux sucre en morceaux. Quand leurs ennemies les fourmis rouges s’entichent de leur voler le magot, c’est bientôt la guerre des insectes. La série du même nom campe sur le petit écran depuis 2004 ; lancé en même temps, cet anime 100 % frenchie sort donc d’une gestation de près de dix ans.
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Elaboré sur fond de prises de vues réelles, Minuscule ressemble plus volontiers à une déclinaison kids de Microcosmos qu’aux films de fourmilière de Pixar (1 001 pattes) et DreamWorks (Fourmiz) : les bestioles animées coexistent avec les matières bien concrètes de la forêt et ne pipent mot.
L’ensemble démontre qu’il reste encore d’autres horizons à l’animation en image de synthèse que le caoutchouc flashy qui semble s’imposer partout. Il y a là une part de revendication d’un savoir-faire french touch : intégralement muet, le cliquetant théâtre miniature conçu par Thomas Szabo et Hélène Giraud (fille de Jean “Mœbius” Giraud) tient sa principale réussite d’une insolente économie de moyens. Pas d’ornement superflu : le cinéma d’animation y est ramené à sa grammaire la plus élémentaire – motifs anthropomorphiques, bruitages, c’est tout.
Le confort est spartiate mais le résultat tient bon la barre : Minuscule n’a pas froid aux yeux et, d’un point de départ riquiqui, finit par culminer dans des séquences de fourmilière assiégée façon Seigneur des anneaux, à grand renfort de thèmes symphoniques. L’ensemble n’aspire pas forcément au déluge d’émotions – le panel d’expressions des personnages est volontairement limité – mais fabrique un spectacle riche d’idées, tendrement inventif et sans fausse note.
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