Une scientifique du Centre de contrôle des maladies crée une génération d’insectes mutants afin d’enrayer l’épidémie mortelle propagée par des cafards à New York. Trois ans plus tard, cette race de clones s’est métamorphosée en insectes géants qui hantent les souterrains du métro et se nourrissent de chair humaine. Mimic représente le nouvel avatar d’une […]
Une scientifique du Centre de contrôle des maladies crée une génération d’insectes mutants afin d’enrayer l’épidémie mortelle propagée par des cafards à New York. Trois ans plus tard, cette race de clones s’est métamorphosée en insectes géants qui hantent les souterrains du métro et se nourrissent de chair humaine. Mimic représente le nouvel avatar d’une longue série de films de science-fiction ayant pour sujet le gigantisme animalier (Tarantula, Godzilla…), généralement provoqué par la pollution ou les retombées incontrôlables d’expériences ratées. Rien de vraiment neuf donc, mais un talent certain à brasser les mythes du cinéma fantastique, de l’horreur gothique (les « mimes » errent dans les couloirs du métropolitain tels de modernes et dégradés fantômes de l’opéra) jusqu’aux récentes manipulations génétiques. La seule véritable originalité de ce scénario repose dans l’inversion du postulat classique de nombreux récits de SF. Il n’y est plus question d’un monstrueux et tragique devenir-animal de l’homme comme dans La Mouche , mais d’un rapprochement stratégique de l’insecte vers l’humanité, les cafards géants mimant avec leur carapace le visage et la silhouette de leurs proies. L’assimilation, le mimétisme et la reproduction pouvant être considérés comme les principales caractéristiques du cinéma commercial américain, il est singulier que le Mexicain Del Toro en fasse le thème de sa première incursion au sein du système hollywoodien. Après avoir réalisé dans son pays Cronos, un film de vampires très remarqué, il signe aujourd’hui un bon film d’horreur qui parviendra à impressionner le spectateur le plus blasé. En effet, tout en empruntant plusieurs scènes à Alien, Mimic renoue avec l’esthétisme sale du cinéma gore des années 70 (les charniers de Massacre à la tronçonneuse et les horreurs viscérales des premiers Cronenberg ne sont pas loin). Del Toro réussit à créer une atmosphère putride et claustrophobe, et les conduits humides du métro, encombrés de matières organiques visqueuses, grouillent d’une population peu hospitalière. Si ces débordements sanglants ne constituent pas la signature d’un auteur, ils dénoncent les origines latines d’un cinéaste certes sous influence, mais dont les excès pourraient secouer durablement le fantastique anglo-saxon. A suivre.
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