Un des premiers coups de maître des Coen.
Plutôt que de s’infliger Gangster Squad, relecture “Ryan glossy” du film noir, mieux vaut revisiter cette brillante déclinaison du genre par les frères Coen.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Piochant chez Dashiel Hammett (La Clé de Verre et La Moisson rouge),
les frangins fignolent un film retors sur fond de Prohibition, où Tom le mafieux est pris dans une guerre de gangs. Va-t-il trahir son camp ? C’est tout le génie des Coen, aidé de l’opacité de Gabriel Byrne dans le rôle principal, de laisser planer le doute entre deux fusillades.
Tabassé mais déjà sur pied au prochain plan, Tom est une énigme jusqu’au bout, jusqu’au moindre clignement d’œil. Est-il un manipulateur né dépassé par les événements, un veinard invétéré, ou tout cela n’a-t-il aucune importance ?
Ce qui est sûr, c’est que les Coen vivifient la reconstitution avec leur énergie et leur mauvais esprit habituels (répliques claquantes, humour noir, absurdité, beau casting de crapules avec une mention pour John Turturro) et troussent le meilleur film US qui soit avec des chapeaux de gangster, à la fois élégante signature graphique (le couvre-chef qui s’envole au vent), symbole sexuel, et d’une étoffe métaphysique très coenienne – l’aveu que la vie dans leurs films ne tourne décidément pas rond.
{"type":"Banniere-Basse"}