Adaptation correcte du haletant best-seller suédois
Attendue par les millions de fans de la trilogie, voici enfin l’adaptation cinéma du roman de Stieg Larsson (tome 1 : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes). En un geste milléniumien, on scindera notre texte en trois parties.
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Critique Millénium 1 : les spectateurs qui n’ont pas lu le livre. Ceux-là découvriront un film du genre “serial-killer”, sur une toile de fond sociétale contemporaine mêlant délires idéologiques, malversations financières, perversions, journalisme pur et dur et présence du mal sous forme très prosaïque. Un thriller bien mené, bien conçu, sans grande personnalité dans la mise en scène, dont les principaux attraits résident en une réalisation modestement efficace et de bons acteurs. La singularité essentielle de ce bon produit à l’américaine est sa langue et ses lieux suédois. Comme un curieux mélange entre Le Silence des agneaux et Le Silence de Bergman. Ou Seven et Le Septième Sceau.
Critique Millénium 2 : les lecteurs avec un livre de chevet et une lampe de poche. Ceux-là se livreront forcément au jeu des comparaisons papier-écran. Au-delà de l’inévitable processus de déperdition de l’un à l’autre (un film de 2 h 20 est obligatoirement plus condensé qu’un livre de 500 pages), ils ne devraient pas être trop déçus par la version ciné. Si certaines descriptions de personnages ou de situations sont moins fouillées que dans le livre, le récit reste très fidèle, les lieux sont très proches de ce que l’on imaginait et le casting est très réussi. Noomi Rapace constitue une vraie découverte et compose une Lisbeth Salander dure et fragile, farouche et obstinée, punkette et sexy, qui concrétise de façon crédible nos projections de lecteur.
Critique Millénium 3 : le produit roi dans le palais des courants d’air critiques. Le film occupera probablement le même statut dans le paysage ciné que le livre de Larsson sur la planète littéraire : pas des chefs-d’œuvre qui révolutionnent leur discipline mais de bons produits bien façonnés qui respectent le contrat de qualité tacite avec le “client”. Ne pouvant ni échafauder de grandes théories enthousiastes devant un objet qui bouleverserait l’ordre esthétique établi, ni hurler au scandale d’un succès incompréhensible ou usurpé, le critique prend acte. Millénium – Le film devrait bien marcher et relancer les ventes déjà astronomiques des livres. Tout roule.
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