Organisé par le musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, l’Institut de la mémoire audiovisuelle juive de Bruxelles et le London Jewish Film Festival, ce festival retrace l’histoire de la présence juive en Europe et comprend classiques, inédits et films d’archives, fictions et documentaires, le tout complété par différents débats en présence de réalisateurs et historiens. […]
Organisé par le musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, l’Institut de la mémoire audiovisuelle juive de Bruxelles et le London Jewish Film Festival, ce festival retrace l’histoire de la présence juive en Europe et comprend classiques, inédits et films d’archives, fictions et documentaires, le tout complété par différents débats en présence de réalisateurs et historiens. Parmi les films déjà connus, on pourra ainsi voir ou revoir L’Emigrant de Chaplin, Récits d’Ellis Island de Robert Bober et Georges Perec ou encore Histoires d’Amérique de Chantal Akerman… Parmi les films récents et inédits, on notera Ben Dov, images d’un rêveur d’Alex Szalat, biographie en images du premier photographe et cinéaste de Palestine. A travers le travail du talentueux Ben Dov (superbes clichés de Jérusalem sous la neige), c’est à une histoire poétique d’Israël et de Jérusalem que l’on est conviés. Dans Article 58/4, le réalisateur Pinchas Schatz et sa mère enquêtent sur le passé de leur grand-père/père, militant sioniste fusillé en Estonie en 1941 par les… Soviétiques. L’article en question condamnait les « antirévolutionnaires », auteurs de « crimes » contre le prolétariat. Si ce documentaire est formellement ordinaire, il montre la situation ridiculement surréaliste si elle n’était si tragique des juifs à cette époque et dans cette région du monde, coincés entre le marteau soviétique et l’enclume nazie. Enfin, on insistera sur Madame Jacques sur la Croisette, une authentique perle de cinéma. L’auteur, Emmanuel Finkiel, y brosse le portrait d’un groupe de retraités juifs cannois qui se retrouvent chaque jour sur la Croisette pour discuter, deviser, tuer la solitude et l’ennui. En tout juste 38 minutes, Finkiel fait passer mille choses avec un sens du plan, du montage et de l’ellipse proprement stupéfiant : humour et gravité, légèreté des parties de cartes et présence d’une mémoire tragique, histoire d’amour et histoires de famille, évolution de l’identité juive/française à travers les générations… Exemple d’instant subtil dont ce film fourmille : un gamin demande à son grand-père pourquoi il a un numéro tatoué sur l’avant-bras ; le papy lui répond du tac au tac et avec le sourire qu’il s’agit d’un pense-bête téléphonique. Un nouveau cinéaste qui compte existe en France, il faut que ça se sache.
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