MIFUNEde Soren Kragh-Jacobsen, avec Anders W. Berthelsen, Sidse-Babett Knudsen, Iben Hjejle (1999, Dan., 95 mn) En dépit d’une mise en scène un peu trop roublarde, Mifune, tourné dans la ligne du Dogme, est une comédie bien menée. Le soir de son mariage avec la fille de son patron, un jeune cadre aux dents longues, Kresten, […]
MIFUNE
de Soren Kragh-Jacobsen, avec Anders W. Berthelsen, Sidse-Babett Knudsen, Iben Hjejle (1999, Dan., 95 mn)
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En dépit d’une mise en scène un peu trop roublarde, Mifune, tourné dans la ligne du Dogme, est une comédie bien menée.
Le soir de son mariage avec la fille de son patron, un jeune cadre aux dents longues, Kresten, apprend le décès de son père. Honteux de ses origines paysannes et d’un frère légèrement retardé, Kresten préfère tenir sa nouvelle épouseà distance et retourne seul dans son village pour régler ses affaires familiales. Là, il devra jongler entre son frère débile léger, coincé en enfance dans un univers de BD, un autre frère qui le méprise, une employée de maison accorte dont il tombe progressivement amoureux et l’épouse qui déboule pour vérifier de quoi il retourne.
Mifune (du nom du défunt acteur de Kurosawa, qui est aussi l’idole maléfique du demeuré) est agencé comme une bonne vieille comédie américaine où le puzzle des situations s’emboîte mal, où quiproquos et malentendus s’empilent, comédie parfois teintée d’inquiétante étrangeté et sous-tendue par un mouvement général vers l’acceptation de l’autre et de soi-même. Figure principale de ce mouvement, le personnage du débile léger : au début il génère un malaise, puis devient la principale source comique du film, pour enfin devenir le véritable personnage fort de cette affaire, celui qui entraîne progressivement les autres dans son univers. Grâce à lui, Kresten finit par s’accepter et par renoncer à sa carrière de yuppie. Bien mené, assez drôle et porté par un ensemble de comédiens remarquables, il manque juste à Mifune un peu de cinéma, la mise en scène se contentant d’illustrer efficacement le récit, de façon roublardement publicitaire (le faux amateurisme de Dogme, le côté Ikéa crade).
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