MICHELANGELO ANTONIONIL’AVVENTURA (1960)(…ditions Montparnasse, environ 28 e)BLOW-UP (1967)(Warner Home Video, environ 20 e)LES FILMS : Deux grands classiques du cinéma moderne et de la filmographie du génial cinéaste italien. L’Avventura appartient à la légende de Cannes, puisque le film fut accueilli par des lazzis lors de sa projection, partageant le public en deux camps irréconciliables, […]
MICHELANGELO ANTONIONI
L’AVVENTURA (1960)
(…ditions Montparnasse, environ 28 e)
BLOW-UP (1967)
(Warner Home Video, environ 20 e)
LES FILMS : Deux grands classiques du cinéma moderne et de la filmographie du génial cinéaste italien. L’Avventura appartient à la légende de Cannes, puisque le film fut accueilli par des lazzis lors de sa projection, partageant le public en deux camps irréconciliables, toujours les mêmes : celui des anciens et celui des modernes. Que lui reprochait-on ? De laisser inexpliquée la disparition d’une jeune femme de la grande bourgeoisie romaine sur une île de la mer Ionienne ? De changer de sujet en cours de route ? Son opacité, son intellectualisme ? Un peu de tout ça à la fois : la disparition, l’estompement du sens, grand indice de la modernité. Blow-up, réalisé sept ans plus tard, est librement adapté d’une nouvelle de Julio Cortázar. Tourné en plein swinging London, le film raconte l’histoire d’un jeune photographe à succès, branché et arrogant, qui prend un jour en catimini, dans un parc, des photos d’un couple. Intrigué par l’obstination avec laquelle la jeune femme (Vanessa Redgrave) veut récupérer ces photos, il les développe. A force de les observer, de les agrandir, tel le cinéphile d’aujourd’hui acharné sur le bouton zoom de sa télécommande de lecture DVD (pulsion scopique à laquelle incite la revoyure de Blow-up et lui donne un surcroît d’excitation), il découvrira la face cachée de ses photos (le Blow out de De Palma est bien sûr une démarcation de Blow-up). Cela dit, ce qu’il y a de plus beau, dans les films d’Antonioni où surgissent parfois quelques lourds et gros symboles : les mimes, joueurs de tennis sans balle de Blow-up , ce sont les scènes et les moments les plus gratuits, comme, par exemple, l’achat et la livraison d’une gigantesque hélice dans Blow-up. Bref, les plus beaux moments, chez Antonioni, picturalement, sensitivement, sont aussi les plus vides, les moins signifiants, les plus silencieux (les dialogues de Blow-up doivent tenir sur quatre feuillets). On ne s’en lasse pas, on y revient sans cesse, comme vers une drogue. LES DVD : En complément de L’Avventura, un commentaire de scènes par Olivier Assayas, des images d’archives et des interviews d’Antonioni (au sérieux papal) et de la convulsive Monica Vitti. L’édition de Blow-up est plus rudimentaire, mais permet de regarder le film en écoutant seulement la piste musique (due à Herbie Hancock et à The Yardbirds).
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