Le premier long-métrage de l’actrice Noémie Merlant, notamment vue dans le “Portrait de la jeune fille en feu”, sort en salle dès demain.
Après deux courts-métrages remarqués (Jesuis#unebiche et Shakira), Noémie Merlant passe le cap du long. Le résultat : un premier film inégal mais habité par quelques belles idées de cinéma. Comme pour Shakira, la comédienne et cinéaste se focalise sur une famille roumaine et en particulier sur le jeune Nico (Gimi Covaci, déjà présent dans le précédent film), beau garçon, qui se retrouve à devoir héberger, chez lui, en Roumanie, une bande de voyageuses françaises complètement “lost” après qu’on leur a volé tous leurs biens. Au milieu de la joyeuse bande, la comédienne tient la première place et s’octroie ainsi un rôle rêvé.
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Un scénario autobiographique
Mi Iubita mon amour ressemble ainsi à ça, au fantasme d’une jeune comédienne et cinéaste en devenir. Il est traversé de toute évidence par l’envie irrépressible de raconter une histoire d’amour, d’amitié et de désir assez classique, mais selon un angle différent, plutôt original. Sur ce point, le film réussit assez bien à réécrire cette romance d’été et de vacances selon un principe d’inversion des stéréotypes (de genre, de nationalité…), entre les françaises étrangères et les roumains-hôtes, entre une jeune femme et un garçon plus jeune, attiré·es l’un·e par l’autre, entre des histoires de désir, de consentement, d’ascendant et de classe.
Film bricolé en une poignée de jours de tournage, sans argent, écrit avec Gimi Covaci et basé sur une matière toute autobiographique qui lie le jeune comédien à la cinéaste, Mi Iubita mon amour a ainsi le charme et la sincérité de ces films pirates, mais il vacille parfois sous la légèreté de son écriture qui, plutôt que d’insuffler à l’ensemble une fougue lyrique, le rend, par endroits, assez scolaire, et sans doute trop préoccupé par des enjeux politiques un brin théoriques.
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