Revenge movie limite simplet, sauvé par sa vérité documentaire.
Jadis, j’écrivais : “Fabrice Du Welz n’a qu’un avenir : grossir les rangs des faiseurs hollywoodiens.” C’est chose faite, douze ans après, avec son premier film américain (mais production européenne). En apparence, un revenge movie grossier. Mais il n’est pas dénué de qualités documentaires.
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Certes, le scénario est risible. Exemple : les flics ripoux, incapables de liquider le héros, bluffent sans vergogne, annonçant à leurs commanditaires qu’ils ont fait le boulot. Ceux-ci gobent le bobard tout cru et s’en mordent les doigts. Le reste n’est qu’un enfilage de clichés. Le plus pénible étant celui du producteur pédophile, horriblement surjoué par Alfred Molina. Sans parler du twist final, ridicule.
Une approche candide et désuète
Pourtant, en même temps, Du Welz capte quelque chose de la réalité basique de L. A. qui rend le film regardable. Son approche candide et désuète évoque certains revenge movies des seventies.
Pas tant ceux de Charles Bronson, un peu lourds, que des eurothrillers oubliés, imitations de films américains parfois plus lyriques que leurs modèles. Comme Meurtres au soleil (1972), revenge movie espagnol du méconnu Antonio Isasi avec Chris Mitchum (fils de), qui a la beauté kitsch de certains giallo. Le charme de la croûte naïve.
Message from the King de Fabrice Du Welz (G.-B., Fr., Bel., 2016, 1 h 43)
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