Prise de tête intense à la roumaine.
Une mère possessive appartenant à la grande bourgeoisie de Bucarest se démène pour éviter la prison à son fils, coupable d’avoir tué un enfant lors d’un accident de la route.
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En apparence, Mère et fils réunit certaines caractéristiques du cinéma roumain, comme le goût pour la logorrhée et l’altercation (cf. le frénétique Papa vient dimanche). Il n’évite pas complètement une tendance collatérale : la théâtralité. Le film, qui porte mal son titre français, est un long numéro de l’actrice Luminita Gheorghiu (Cornelia). Le personnage du fils, ne servant que de faire-valoir revêche, n’a guère voix au chapitre.
Cornelia tempête, régente avec une belle énergie, sans toutefois arriver à faire exploser les cadres domestiques dans lesquels elle déchaîne sa hargne. Sans doute pour éluder le caractère étouffant d’une telle démonstration, Netzer agite sa caméra à qui mieux mieux comme au bon vieux temps du Dogme danois. Un leurre qui ne donne pas le change mais montre au moins qu’il cherche à s’abstraire du classicisme auquel le contexte pourrait le contraindre.
Mais c’est lorsque le film sort un peu des rails de son dialogue proliférant qu’il convainc le mieux. Notamment à la fin, où la mère perd enfin de sa superbe, désarmée par sa rencontre avec le réel – en l’occurrence les parents de l’enfant renversé. A cet égard, le plan un peu facile mais émouvant du geste de conciliation du père de la victime, vu par la mère dans le rétroviseur de sa voiture, est un précipité d’humanité qui ressemble à un instant de grâce.
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