Un Shrek bleu et politique, drôle mais résigné.
Après avoir investi la figure du mal (l’ogre vert) comme élément central et positif du récit pour enfants, les studios DreamWorks ont tenté de décliner la recette à tout ce qui ressemblait de près ou de loin à du vilain méchant : le dragon, le requin, l’abeille et le monstre.
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Et quand Pixar mêlait les grands sujets (la mort, l’inconscient, la nostalgie) à une indépassable esthétique, DreamWorks prenait assez modestement le parti de la référence parodique.
C’est un peu cette concurrence déloyale, au fond, que raconte Megamind. Megatron, superhéros glamour, occupe le devant de la scène et Megamind n’a pas d’autre moyen d’exister que de le prendre à contre-pied, en devenant son contraire.
Seulement, Megamind (Will Ferrell en VO) parvient réellement à triompher. Plus que l’idée assez forte ou le parallèle politique (les références à Obama), c’est surtout l’essoufflement du système Shrek, devenu l’art de la tautologie tautologique, qui intéresse ici.
Et quand le schéma classique du conte se brise, Megamind fait l’effet, un peu comme Rubber, d’un film performatif, en train de se faire. Le visage du héros s’impose comme un écran sur lequel se projettent plusieurs personnages (un directeur, un vieux sage, un jeune premier, Megatron), troublant l’identité du héros et affichant encore un peu la mélancolie de tout un studio.
Avec les voix de Will Ferrell, Tina fey.
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