Le héros du film d’action des années 2000 semble en bout de course.
Si on le compare aux icônes du cinéma d’action naturellement considérées comme ses modèles (il s’est toujours tenu entre les brutes épaisses eighties et une facétie à la Bruce Willis), Jason Statham apparaît comme un héritier sans genre, sans griffe, qu’on imagine mal traverser les époques.
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Ce qui manque souvent au Statham movie, c’est un style, une attitude qui le démarquerait du tout-venant pour devenir sa marque – or pour tout style, sa carrière ne fait que répéter l’esprit de Besson et d’EuropaCorp, qui lui a valu ses insignes à l’ordre du box-office international avec la série Le Transporteur.
Exemple du syndrome Statham, Mechanic… est un film sans identité (suite d’un film dont il ne reprend pas le titre et qui était lui-même un remake d’un polar de 1972), succédané du blockbuster 2000’s dont le manque de singularité frise l’exploit : script inexistant, effets de style d’une beauferie sans panache, contraste terrible entre les décors paradisiaques où s’installe l’action et son déroulement clinique. En fait, un divertissement déréalisé et absent, où Statham s’agite comme une silhouette, comme seul dans son non-film et son non-genre.
Mechanic Resurrection de Dennis Gansel (E.-U., Thaï., 2016, 1 h 39)
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