Acteur caméléon, Mathieu Amalric est capable de se fondre dans n’importe quel personnage. A l’occasion de la sortie des Derniers Jours du monde des frères Larrieu, retour sur les films qui ont marqué la carrière de cet acteur à la fois déjanté, drôle et sérieux.
1995
Journal du séducteur de Danièle Dubroux
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Après un premier rôle obtenu comme par mégarde en 1984 dans Les Favoris de la Lune d’Otar Iosseliani, le khâgneux de 18 ans qu’Amalric est alors enchaîne les petits boulots sur les plateaux de tournage. C’est finalement Journal du Séducteur qui le révèle au grand public et à la critique. Bien que dans la peau d’un personnage secondaire, l’acteur en herbe marque les esprits.
1996
Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) d’Arnaud Desplechin
Mais si le film de Danièle Dubroux donne un coup de pouce à la balbutiante carrière de Mathieu Amalric, c’est Arnaud Desplechin qui va lui permettre d’accéder à la reconnaissance. Les deux hommes avaient déjà travaillé ensemble sur La Sentinelle (1992). Dans Comment…, qui raconte les errances d’une bande de jeunes gens entre adolescence et âge adulte, Mathieu tisse déjà le fil rouge de son parcours : la figure de l’intello légèrement prise de tête mais drôle, un zest désespéré et un peu saligaud sur les bords. Son interprétation de Paul Dedalus, universitaire et bourreau du coeur d’Esther (Emmanuel Devos), lui vaut le césar du meilleur espoir.
1997
Mange ta soupe de Mathieu Amalric
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Parallèlement, l’acteur se fait réalisateur. Après deux courts-métrages (Sans rire 1991, Les Yeux aux plafond 1993), Mathieu Amalric tourne son premier long-métrage Mange ta soupe, un essai plutôt encourageant. Le film raconte l’histoire d’un jeune Français expatrié aux Etats-Unis qui, lors d’une visite en France, va voir sa mère, critique littéraire. Un métier que la mère de Mathieu Amalric exerce également. Rien d’étonnant puisque l’oeuvre est autobiographique. Suivront Le Stade Wimbledon (2002) et La Chose publique (2003).
1998
Alice et Martin d’André Téchiné
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Après le film de Desplechin, la carrière du comédien est véritablement lancée. Il commence alors à tourner avec des grands noms du cinéma d’auteur comme Téchiné, Assayas (Fin août, début septembre, 1999) et les frères Larrieu (La brèche de Roland, 2000). Alice et Martin est le premier de cette série. Le film réunit Juliette Binoche et Alexis Lioret qui vivent une histoire d’amour contrariée tandis que Mathieu incarne Benjamin, le frère torturé de Binoche.
2004
Rois et Reine d’Arnaud Desplechin
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Mathieu Amalric retrouve son complice Desplechin huit ans après Comment je me suis disputée… (ma vie sexuelle) et une nouvelle fois la collaboration s’avère fructueuse. Le film, salué par la critique, laisse champ libre au talent survolté de Mathieu Amalric dans le rôle d’Ismaël Vuillard, drogué au dernier degré, interné en hôpital psychiatrique. Une folie d’interprétation qui sera récompensée d’un césar du meilleur acteur. Les deux hommes se retrouveront ensuite pour Un Conte de Noël (2008).
2006
Munich de Steven Spielberg
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Pour les personnages français de son film, Spielberg ne voulait pas d’acteurs américains imitant gauchement l’accent franchouillard. Amalric obtient donc le rôle de cet étrange intermédiaire auprès du Mossad dans Munich. Le film fait voir le manteau dont la carrière de l’acteur s’est vêtu : un manteau d’envergure internationale. Amalric tournera aussi dans Marie-Antoinette de Sophia Coppola (2006) et Quantum of Solace de Marc Forster (2008).
2007
Le Scaphandre et le Papillon de Julian Schnabel
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L’interprétation de Mathieu Amalric dans le film de Julian Schnabel en laisse plus d’un pantois, notamment le jury des Césars qui décernera une seconde fois à l’acteur le prix de meilleur acteur. Adapté du livre du journaliste Jean-Dominique Bauby, le film raconte son histoire : frappé soudainement d’un accident cardio-vasculaire, il sort du coma mais sans plus pourvoir bouger, si ce n’est un oeil avec lequel il dicte son histoire. Mathieu Amalric incarne cet homme emprisonné sans un corps inerte.
2008
La Question humaine de Nicolas Klotz
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Film sombre sur le capitalisme et réflexion sur la Shoah, La Question humaine est le troisième volet d’une trilogie consacrée à notre société actuelle. Le personnage de Simon incarné par Mathieu Amalric semble moins fou que ses précédents rôles mais présente en fait lui aussi une faille psychologique. Un trait prégnant dans la carrière de l’acteur.
2009
Mesrine : L’Ennemi public numéro 1 de Jean-François Richet
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Dans Mesrine, l’acteur change de registre et entre dans l’univers du film policier et d’action, même s’il interprète un personnage plus sombre, moins flamboyant que son célèbre coéquipier Mesrine. Amalric délaisse donc pour la première fois le monde des films français dits d’auteur qui ont fait son succès pour un genre plus grand public et une production à gros budget.
2009
Les Derniers jours du monde de Jean-Marie Larrieu
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Dernier films dans les salles de l’acteur. Mathieu Amalric retrouve les frères Larrieu avec lesquels il avait collaboré sur La Brèche de Rolland (2000) et Un Homme, un vrai (2003). Aux côtés de Catherine Frot et Karine Viard, il incarne dans ce film – pour le moins sensuel – Robinson, un homme qui entame un périple des sens à travers l’Europe, avant la fin du monde imminente.
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