Le réalisateur de Taxi driver est inquiet pour le cinéma d’auteur qu’il considère de plus en plus « relégué au second plan et dévalorisé ».
Lors du festival du film de Toronto, qui s’achèvera le 21 septembre, Martin Scorsese a pris la parole à distance pour exprimer à la fois son inquiétude concernant la situation actuelle et sa gratitude envers les festivals : « Le fait que les festivals de cinéma continuent d’avoir lieu – improvisent, s’adaptent, font en sorte que tout fonctionne d’une façon ou d’une autre – est très émouvant pour moi […] Parce que dans la presse et la culture populaire, il est malheureusement de plus en plus fréquent de voir le cinéma relégué au second plan et dévalorisé, se retrouvant classé dans une catégorie qui ressemble à un petit plat réconfortant. »
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Un appel à l’aide pour le « cinéma à son meilleur »
L’un des cinéastes les plus respectés de la profession a présenté les Tribute Actor Awards du TIFF en tenant un discours alarmant, non pour soutenir l’industrie du cinéma dans sa globalité, mais plus précisément le cinéma d’auteur, davantage en difficulté : « Cette forme d’art remarquable a toujours été et sera toujours beaucoup plus qu’une distraction. Le cinéma, à son meilleur niveau, est une source d’émerveillement et d’inspiration ». Pour celui qui a récemment déclaré que les films Marvel n’étaient « pas du cinéma », on sent une nette distinction dans son propos entre les films purement divertissants et les autres, les « vrais » films, qui représentent « le cinéma, à son meilleur ».
Manifestement, Scorsese craint que la crise n’accélère la disparition des films d’auteur au profit de petits plats réconfortants (la fameuse comfort food), c’est-à-dire de films sans saveur, sans parti pris, sans propos, qui se regardent sans réfléchir pour passer le temps pendant le confinement. Une vraie dystopie pour ce défenseur du septième art.
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