Après une année 2012 contrastée (moquée dans The Dark Knight Rises ; saluée dans De Rouille et d’os), 2013 s’annonce pour Marion Cotillard, entre Guillaume Canet, James Gray et les frères Dardenne, multiple et risquée.
L’univers des frères Dardenne tolère peu la célébrité. La surface médiatique, le visage bankable : autant de recettes ici délaissées, substituées au profit d’un réseau de silhouettes plus anodines, moins distantes. L’environnement des Dardenne se peuple ainsi principalement de corps non lestés par le vedettariat, sorte de carnes libérées, voies possibles d’entrée vers cet univers banal, quotidien.
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À ce refus constant du recours au corps starifié, de rares exceptions. Parmi elles, Cécile de France, coiffeuse sublime dans Le Gamin au vélo. Et, au creux de l’espace-temps Dardenne, son jeu, sa beauté, sa matérialité même, trouvent un éclat inédit. Simple, sans ambages, sans le confort du glamour, mais saisie au près, presque nue, la comédienne justifie par ce seul rôle, une carrière inégale.
D’une « intrusion » l’autre. Après Cécile de France, Marion Cotillard s’apprête donc elle aussi à gagner les rives Dardenne. Titré « Deux jours, une nuit », leur prochain film gravite autour de la lutte de Sandra (Cotillard), menée avec son mari (Fabrizio Rongione qu’on a déjà vu dans Le silence de Lorna) le temps d’un weekend pour conserver son emploi.
À côté de ce projet ambitieux (Saura-t-elle, à l’instar de Cécile de France, conjuguer ses talents aux couleurs des Dardenne ?), l’actrice tiendra aussi le rôle, aux côtés de Joaquin Phoenix et Jeremy Renner, d’une immigrée polonaise contrainte de se prostituer dans Nightingale, le nouveau et attendu James Gray (rien depuis Two Lovers en 2008). Puis, elle jouera la partition de Monica dans Blood Ties, remake des Liens du sang orchestré par Guillaume Canet. Vaste programme.
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