MARIE BAIE DES ANGESde Manuel Pradal, avec Frédéric Malgras, Vahina Giocante, Nicolas Welbers (1997, France, 90min) S’écrasant lui-même sous les références prestigieuses, un premier film ambitieux et inégal, où les scènes ratées le disputent aux passages magnifiques. Dans un Sud-Est sensuel et dangereux, des adolescents “sans famille” découvrent la cruauté de la vie et l’amour, […]
MARIE BAIE DES ANGES
de Manuel Pradal, avec Frédéric Malgras, Vahina Giocante, Nicolas Welbers (1997, France, 90min)
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S’écrasant lui-même sous les références prestigieuses, un premier film ambitieux et inégal, où les scènes ratées le disputent aux passages magnifiques.
Dans un Sud-Est sensuel et dangereux, des adolescents « sans famille » découvrent la cruauté de la vie et l’amour, dans une lumière resplendissante et des ombres inquiétantes. Marie Baie des Anges, premier long métrage de fiction de Manuel Pradal, est un film à la fois beau et raté. Ses qualités font ses défauts : les déplacements incessants de la caméra sur des personnages en perpétuel mouvement finissent par dessiner les motifs abstraits qui reflètent l’instabilité et l’énergie à l’état brut de ces enfants-adultes asociaux. Mais ils empêchent aussi le spectateur de se raccrocher à quoi que ce soit et d’être ému par les personnages qui lui glissent sans cesse des yeux. Le film s’écrase lui-même sous les lourdes références dont il se charge : Bergman, Godard, Demy ou Rossellini pour les plus évidentes, mais aussi Pasolini même si, pour faire du Pasolini, il ne faut pas hésiter à saloper l’image (à grands coups de zoom si possible) et s’il faut fuir tout romantisme facile et ne pas craindre de gêner et Vigo en particulier le pique-nique sur la barque, plein de fantaisie. Seulement, plus le film avance et plus le spectateur s’ennuie, surpris par une succession de scènes sans lien, sans unité formelle, parfois époustouflantes, parfois carrément nulles dont une course de voitures insupportable de prétention. A force de ne rien se refuser, Pradal perd tout esprit critique et se complaît dans des idées très inégales. Raté, mais potentiellement beau et vibrant.
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